Annales des Mines (1849, série 4, volume 15) [Image 249]

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SUR LES PUITS NATURELS 488 Saint-Vincent (1) l'établit entre 2 OU 3 mètres et 4 ,5o, et il ajonte que le plus grand nombre des tuyaux avaient de I à 2 mètres de largeur, et que ceux de 4 mètres de diamètre étaient fort rares. Ceci s'accorde aussi avec mes observations. Quant à leur forme, je ne puis, en présence des nombreuses irrégularités qu'offrent leurs contours , l'appeler cylindrique que d'une manière générale. Ils ne sont pas toujours completement verticaux, mais présentent assez souvent une légère inclinaison ; quelques-uns même offrent de faibles courbures sur leur hauteur. Des élarg,issements et des rétrécissements dans leur diamètre sont aussi assez fréquents, et souvent les sections perpendiculaires à leur axe forment des courbes qui s'éloignent d'une manière notable du cercle: quelqnes-uns cependant montrent une telle régu. la rite qu'on croirait voir des puits creusés par la main de l'homme. Outre cette forme cylindrique, Clère en fait encore mention d'une qui offre l'aspect de cônes très-allongés, et c'est même la seule admise par Bory de Saint-Vincent. Ce savant a même, sur les dessins qu'il donne d'une partie de Petersberg, assigné aux tuyaux une forme telle qu'ils se tertninent en pointe par en bas. Cette forme conique ne provient nullefilera d'observations immédiates, mais n'a été

adoptée dans la description et dans les dessins que

par suite d'hypothèses géologiques, dont je parlerai plus bits. Naturellement cette terminaison en pointe n'a été aperçue par personne; ce n'est même que dans les parties supérieures des ira(1) Ouvr. déjà cité, p. 150.

OU ORGUES GÉOLOGIQUES.

489 vaux que l'on peut voir, et encore par parties seulement, les longs tuyaux. En ces points on serait, il est vrai, à même de remarquer leur rétrécissement progressif, s'ils avaient une forme comptétentent régulière; mais comme la plupart présentent toutes sortes d'irrégularités , rétrécissenients, renflements, courbures, etc. , il ne peut vraiment pas, sur une aussi petite hauteur, être question de cette forme conique. En somme, l'impression qui résulte, pour l'observateur, de la comparaison d'un grand nombre

de ces tuyaux est que la forme cylindrique domine; et si l'on examine bien tous ceux qui parais-

sent affecter la forme conique, on verra que le nombre de ceux qui se rétrécissent par en haut est égal au nombre de ceux qui s'amincissent en pro-

fondeur. Ce ne sont tout simplement que des altérations locales de leur forme dominante , le cylindre, et la forme conique n'est ici purement qu'un accident. En effet , Mathieu , dont la notice est antérieure aux élucubrations de Gillet de Laumont , ne parle que de trous cylindriques , et de même MM. d'OEynhausen et de Dechen ne font mention que de cylimires. Voici en quoi consiste l'hypothèse de Gillet de Laumont que nous avons plusieurs fois mentionnée : il admet que les espèces d'entonnoirs sont dus à des courants ou même à des chutes d'eau qui

ont opéré de haut en bas une action dissolvante et mécanique sur la roche calcaire. A l'appui de son opinion, il cite : le calcaire de Trieste et de Fiume, où se présentent des entonnoirs renversés, le gouffre du lac Zirknitz, la chute deau de SaintTuery, près d'Alby (Tarn), qui a creusé dans le schiste quartzeux une foule de petits trous verti-