Annales des Mines (1849, série 4, volume 15) [Image 248]

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OU ORGUES GÉOLOGIQUES.

SUR LES PUITS NATURELS

486 Il est nécessaire pour comprendre la description des orgues géologiques donnée par Clère de se rappeler qu'il classe la formation du Petersberg, sans' tenir compte de l'alluvidn qui le recouvre, en trois systèmes: le premier étage comprend les couches de tuf crayeux riches en fossiles; le deuxième se

compose de la pierre de Maestricht proprement dite avec rognons de silex ; et la troisième, des couches crayeuses avec lits de silex.

Cette description aurait besoin de plusieurs additions et rectifications. D'abord je suis compiétement convaincu que la deuxième espèce de cavités n'existe pas telle que Clère l'a dépeinte, et que ses assertions à cet égard ne reposent que sur des erreurs, comme je l'ai déjà dit plus haut d'une manière générale. Je reviendrai tout à l'heure sur ce sujet. Ce que dit Clère de la longueur des cavités ne doit naturellement s'entendre que de celles de la

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carriers admettent que les tuyaux non-seulement traversent la pierre de Maestricht (deuxième banc), mais même se prolongent jusque dans les couches de silex du troisième étage : ce qui, au Petersberg,

correspond à un niveau inférieur à celui de la Meuse. Cette opinion a conduit Bory de SaintVincent , dans son profil en grande partie imaginaire du Petersberg, à prolongerles orgues géolo-

giques jusque-là. Mais cette hypothèse ne peut pas plus que celle de Clère être corroborée par l'observation ; car en aucun point on ne fait de travaux souterrains inférieurs au second massif, qui. est seul utilisable. Bory de Saint-Vincent rapporte même qu'il n'a jamais observé les tuyaux en question da ns les affleurements a u jour du troisième

étage au-dessous des lits de silek ; ce qui peut du reste être dû au hasard, car les- orgues géologi-

ques, quoique très-nombreuses, ne se trouvent pas partout. En tout cas ce fait parlerait plutôt

première espèce, les orgues géologiques. Dans ces

en fàveur de l'hypothèse de Clère. Une chose certaine, c'est que les tuyaux descendent au-dessous

paroles il n'est qu'obscurément indiqué que la longueur de io, 4o et 6o mètres qu'il donne aux

l'on sait à ce sujet. Il n'y a donc aucun motif

tuyaux ne s'applique qu'à l'épaisseur du banc qui va depuis les travaux souterrains, où les tuyaux

sont recoupés, jusqu'à la superficie de la montagne, point qu'ils atteignent tous. Dans ces données on ne trouve donc rien touchant la longueur dés tuyaux, à moins que l'on ne veuille admettre l'assertion énoncée plus bas par l'auteur, d'après laquelle les tuyaux s'a rrêteraient à peu près à l'extrémité du second étage. Bory de Saint-Vincent (1) dit que les ouvriers (i) Ouvr. déjà cité, page 149.

du sol des travaux; mais c'est aussi tout ce que d'admettre qu'ils finissent dans la pierre de Maestrick , c'est-à-dire dans le deuxième massif. Je ne connais pas au juste la puissance des deux massifs supérieurs, mais je crois qu'on peut l'esti-

mer à 250 pieds. Du côté de la théorie rien ne s'oppose à ce que les tuyaux ne descendent encore

plus bas à travers la masse crayeuse, et même à travers d'autres formations inférieures, et quant à l'observation elle est tout à fait insuffisante ici pour combattre cette hypothèse. La largeur des tuyaux varie dans des limites Bory de plus étendues que Clère ne