Annales des Mines (1848, série 4, volume 14) [Image 204]

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DES SABLES MOTJVANTS ET AQUIFÈRES.

PROCÉDÉ PUER TRAVERSER EN GALERIE

était éidemment bon, mais on devait s'attendre à des dillicultées imprévues, et ce procédé avait besoin d'être sanctionné par la pratique. Pour le faire apprécier dans tous ses détails , je présente ci-après quelques extraitsdu journal de M. Victor Simon

,

journal dans lequel on peut suivre

tontes les phases de l'exécution et qui permettra de mettre à profit l'enseignement qui en résulte pour tous les cas analogues. Les travaux d'avancement de la galerie, interrompus deux mois auparavant par l'irruption des sables et les travaux préparatoires indiqués précédemment, furent repris le io février 1848. La charpente et la digue établies contre le vifthi'er (1) furent enlevées avec précaution en reboisant avec soin , quoique proisoirement, la partie de la galerie entre la maçonnerie et le viffine. Arrivé près de celui-ci, on établit un cadre en chêne, solide et représenté avec ses .dimensions (Pl. VIII, lig. 3, 4 et 5). La semelle se composait d'une seule pièce. Les montants et la tète étaient sciés en deux, de manière à ce que la sec tion transversale fût comme l'indique la fig. 4. Les deux parties des montants et la tête étaient reliées par des boulons, mais tenues éloignées de orn,o5

par trois tasseaux en bois, dont l'un se trouvait au milieu de la longueur, les deux autres à chacune des extrémités. Le cadre étant mis en place, laissait ainsi dans la tête et les montants une rainure dans laquelle on chassait à coups de masse,

en les faisant pénétrer dans le terrain, des .pal(1) Le mot vif-ihier est une expression des mineurs belges , qui désignent ainsi la paroi verticale du fond d'une galerie.

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planches de hêtre de o'n,o5 d'épaisseur (largeur de l'écartement des pièces). Ces palplanches avaient orn,25

de large et im,5o à i°',8o de long. L'extré-

mité qui pénétrait dans le terrain était un peu amincie en coin; on frappait sur leur tête jusqu'à ce qu'elles refusassent d'avancer ; l'écartement des pièces du cadre dans lequel elles glissaient leur imprimait une direction divergente telle qu'elles devaient fbrmer avec les parois et le faite de la galerie un angle de 15°. La pression du terrain devait rapprocher leurs extrémités, même plus que suffisamment. La section du cadre était calculée de manière à pouvoir établir intérieurement une maçonnerie de deux briques d'épaisseur (fig. 2), en conservant à

la galerie ses dimensions ordinaires, c'est-à-dire 2',60 Sur 2m,20 (fig. 1). Le sable mouvant s'étant fait jour par le sol à l'Est de la galerie, on chassa alors dans cette partie un massif de pilotis ou picots horizontaux. Ces pilotis consistaient en morceaux coniques de baliveaux terminés en pointe, droits, sans noeuds, d'une longueur moyenne de 1'°,20 et de orn,io à om,15 de diamètre. Cette partie fut ensuite calfatée avec du foin et des picots de orn,25 de longueur,

pour arrêter l'affluence de sable qui sortait entre les gros pilotis. L'aspect de la taille est représenté par les fig. 6, 7 et 8.

Pendant ce travail, le vif-thier exerçait une forte pression contre les madriers dont il était garni. Ces madriers étaient maintenus par des poussards horizontaux butant contre les cadres précédents (fig. i ï). Après avoir reconnu l'épaisseur d'argile, on se Torne XIF , 1848.