Annales des Mines (1848, série 4, volume 14) [Image 203]

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4o4 PROCÉDÉ POUR TRAVERSER EN GALERIE veaux. pour ces difficultés toutes nouvelles. Voici

en principe la méthode qui fut adoptée et suivie par M. Victor Simon. La Section de la galerie sera attaquée par un garnissage de coins divergents ou palplanches con-

tigu; on démontera ensuite par portions le barrage ou madrier qui soutient la paroi du fond , et à mesure qu'une petite partie de la section du terrain meuble sera mise à découvert, on y enfoncera des picots horizontaux et contigus de manière à former dans l'intérieur des palplanches un garnissage très-

serré. Ces picots contigus auront lm,20 de longueur au moins; ils seront conique, et, comme ilslaisseront entre eux des intervalles par lesquels

le sable pourrait couler, on picotera ces intervalles avec des picots ayant seulement Co 5 à orn,25 de longueur, de telle sorte que toute la paroi

du fond de la galerie ne présentera plus qu'un garnissage de picots contigus, imperméable aux sables.

Pour que ce garnissage de picots ne soit pas chassé au dehors par la pression des sables aquifères, on le maintiendra par une armature de ma-

driers horizontaux appuyés contre la partie du muraillement déjà exécutée; cette armature sera d'ailleurs disposée de manière pouvoir se démonter partiellement et à mettre successivement à découvert les .diverses parties de la surface picotée.

Ces préparatifs étant achevés, on découvrira le milieu de la paroi et on chassera les picots mis à découvert, de manière à les avancer de or°,20 à om,3o ; on procédera ainsi de proche en proche,

faisant marcher un à un les picots à coups de masse; toute fuite sera immédiatement bouchée

DES SABLES MOUVANTS ET AQUIFÈRES.

4°5 par des picots de la dimension la plus convenable.

Lorsque toute la partie inférieure de la galerie aura ainsi marché, on posera la semelle d'un nouveau cadre et on attaquera la partie supérieure en procédant de bas en haut et plaçant les diverses parties du nouveau cadre à mesure que leur place est préparée. On arrivera donc ainsi à pousser le picotage devant soi, de toute l'épaisseur d'un cadre, et l'on cuvelera la galerie par des cadres contigus, ayant soin, de trois en trois cadres, de chasser un nouveau garnissage en palplanches divergentes.

Ainsi donc on se proposait d'avancer dans le terrain mouvant, sans l'extraire au dehors, refoulant en quelque sorte ce terrain devant soi et comptant d'ailleurs sur les fuites qui ne manqueraient pas de se produire pour l'asséchernent des sables et pour leur raréfaction. M. Simon prévit d'ailleurs qu'on serait obligé d'ouvrir de temps en temps des issues au sable, afin de diminuer leur pression et de faciliter l'avancement des picots. Pour cela, on devait retirer deux ou trois picots, lorsque leur avancement éprouvait trop de résis-

tance, à l'aide d'une tarière préparée ad hoc,

laisser le terrain couler pendant quelque temps, puis reboucher les trous en remettant les picots à leur place.

C'est ensuivant cette marche que les sables ont été traversés sur une longueur de 15 mètres, la galerie reprise et murai liée de manière à présenter toutes les garanties de solidité. Ajoutons que l'avancement moyen a été de om, 10 par jour, soit 3 mètres par mois, et que les dépenses de percement et muraillement se sont élevées en moyenne à .1:100 fr. par mètre courant. Théoriquement, le procédé de M. Victor Simon