Annales des Mines (1848, série 4, volume 14) [Image 202]

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PROCÉDÉ POUR, TRAVERSER EN GALERIE

non pas même les sables, ainsi qu'on le reconnut par la suite, mais une fissure de l'argile schisteuse qui leur ouvrit une issue : le sable fit irruption comme une source artésienne et remplit la galerie sur Io mètres de longueur et i mètre d'épaisseur moyenne. Aussitôt après cette irruption des sables, on les enleva rapidement, on boucha l'ouverture par laquelle ils arrivaient, et l'on établit contre la paroi du fond, que l'on craignait de voir céder sous la pression, une armature consistant en une digue d'argile maintenue par des madriers jointifs. Le serrement une fois établi , on pratiqua plusieurs sondages horizontaux, afin de reconnaître exactement la position des sables. Il fut constaté qu'ils constituaient un banc incliné, dont la paroi du fond se trouvait encore séparée par une épaisseur moyenne de 2 mètres d'argile. Les trous de sonde percés débitaient tous une quantité plus ou moins grande d'eau et de sable, et pour empêcher le sable de sortir ainsi avec l'eau, on bourra dans chacun d'eux du foin qui établissait ainsi une sorte de filtre. Quelques-uns da ces trous de sonde s'obstruèrent par le mélange .de fragments d'argile.; on fut obligé d'en boucher d'autres, à travers lesquels on ne pouvait empêcher le sable de sortir avec l'eau. En résumé, le débit d'eau se trouva réglé à 3 mètres cubes d'eau

par heure, niais sans que ce débit parût diminuer. La première idée de M. Simon fut d'assécher les sables. Les trous de sonde ne pouvaient pas évidemment suffire à cet asséchement , et il y avait d'ailleurs un grand intérêt à ne pas se servir pour cela du fond de la galerie. L'eau entraînait,

DES SABLES MOUVANTS ET AQUIFÈRES.

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en effet, des quantités de sable plus ou moins grandes, quelles que fussent les précautions prises, et déjà les quantités ainsi soustraites avaient dû créer des vides et des éboulements clans les terrains à traverser. Ces vides et ces éboulements altérant la consistance des terrains , il importait de ne pas les augmenter. Deux petites galeries latérales, de itm,8o de hauteur sur on',8o de largeur, furent prises à droite et à gauche, sur les parois de la galerie d'écoulement, à 5 mètres en arrière du fond. Ces galeries, après un parcours de 5 à 6 mètres perpendiculaire

à l'axe de la galerie, furent dirigées obliquement vers les sables elles étaient muraillées à mesure que l'on avançait. La galerie de l'Ouest, arrivée à orn,3o du sable, fournit une quantité d'eau considérable dont on favorisa l'écoulement, et afin d'augmenter le débit on perça même un second embranchement, pour rejoindre les sables sur un nouveau point. Du côté de l'Est, on réussit moins bien, le sol de la galerie se souleva en approchant des sables, le muraillement fut écrasé , et une masse d'argile sablonneuse ne tarda pas à obstruer l'orifice sans avoir déterminé un débit d'eau con:

sidérable.

Deux mois s'étaient écoulés pendant ces travaux préparatoires, et les sables ne paraissaient pas sensiblement asséchés. Des niasses argileuses mélangées de sable venaient souvent Obstruer la sortie des eaux ; ces masses argileuses provenaient évidemment des éboulements déterminés au toit des

sables par leur soutirement prolongé, car il était très-difficile de les empêcher de couler avec les eaux. Il fallait donc attaquer directement le problème du percement, imaginant des procédés nou-