Annales des Mines (1848, série 4, volume 14) [Image 55]

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DE LA GUADELOUPE. 1 08

SUR LA SOUFRIEBE

colonies crut devoir prendre l'avis du conseil général des mines .avant de statuer sur la demande de M. Cailloué, et transmit, à cet effet, le dossier de l'instruction à M. le ministre des travaux publics.

Sur le rapport de MM. Dufrénoy et Élie de Beaumont, contenant une analyse des diverses pièces de l'instruction, et d'observations encore inédites de M. le géologue Deville, sur la soufrière de la et après en avoir délibéré , le conseil Guadeloupe' général des mines, dans la séance du 7 juillet 1846 , émit l'avis: 1° qu'il n'y avait pas lieu de concéder, à cette époque, la soufrière de la Guadeloupe; .2° qu'il n'y aurait lieu d'instituer une concession qu'autant qu'il serait

bien démontré, par des travaux de recherches et de reconnaissance suffisamment développés, que les gîtes de soufre existants à la soufrière de la Guadeloupe peuvent être l'objet d'une exploitation utile et durable; 3° qu'il y aurait lieu , dans le cas où M. Cailloué en ferait la demande, de l'autoriser à exécuter, à ladite soufrière; des travaux de recherches et de reconnaissance, et à soumettre les minerais de soufre , provenant de ces travaux, aux essais qui seraient nécessaires pour en constater la richesse. En conséquence, M. le ministre de la marine et des colonies invita et autorisa, vers la fin de 1846, M. Cailloué à faire exécuter à ses frais lesdits travaux, ainsi que les essais de minerais, et nomma en même temps, pour les contrôler sur place, M. Hulot cl'Osery, ingénieur des mines, puis, par suite du décès de cet Ingénieur, M. Soly, ingénieur des ponts-et-chaussées. M. Mercier, ingénieur civil , choisi à cet effet

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par M. Cailloué, arriva à la Guadeloupe dans le courant du mois de mai 1847 avec M. Luillier, représentant spécial de M. Cailloué , et commença immédiatement l'étude dont il était chargé.

M. L'y v arriva le ir août suivant. Nous donnons ci-après, avec le rapport de M. Mercier, , un

extrait des rapports de MM. Dufrénoy, Élie de Beaumont et Joly.

extrait du premier rapport de DE BEAUMONT ,

MM. DUFRENOY et ÉLIE

en date du 7 juillet 1846.

D'après les observations que M. Deville nous a communiquées et qu'il nous a autorisé à citer, la soufrière de la Guadeloupe est distante d'environ in.000 mètres de la Basse-Terre; elle forme un cône trachytique qui surgit au milieu d'un vaste cirque de roches de dolérite, lesquelles cernent la soufrière de toutes parts et limitent d'une manière assez nette les phénomènes qui en dépendent. Le point culminant de la soufrière est à 1.484 mètres au-dessus de la mer; la plaine qui constitue le cratère est élevée de 1.458 mètres; enfin, l'altitude de la ceinture doléritique est moyennement de 1.3oo mètres. Quelques points sont plus élevés,

notamment le morne de .fEchelle, qui atteint 1387 mètres.

Entre la ceinture doléritique et la soufrière règne une plaine circulaire désignée sous le nom

de Savane aux Mulets, dont la hauteur est de