Annales des Mines (1848, série 4, volume 14) [Image 56]

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SUR LA SOUFRIÈRE

DE LA GUADELOUPE.

1.154 mètres. Son sol est formé de cendres et de débris de roches volcaniques; on n'y voit nulle

25 à 30 par an. Il en résulte que l'air constamment humide y est même presque toujours au point de saturation. Une grande fissure très - profonde, à flancs abruptes, traverse le plateau de la soufrière à peu près du N. 15 à 20° 0. au Sud 15 à 200E. Il

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,

part de roches à nu, si ce n'est des fragments tom-

bés; il est cependant probable que le pied de la soufrière se prolonge sous le sol de cette plaine, et qu'on rencontrerait à une certaine profondeur les roches trachytiques qui le forment. Cette disposition des lieux est essentielle à remarquer, attendu qu'elle fait connaître exactement la région où il existe du soufre.

Au pied du cirque doléritique, à une hauteur de 940 mètres, existe une source thermale dési-

gnée sous le nom de Bains jaunes; elle l'emprunte à de l'hydrate de fer qu'elle tient en suspension et non à du soufre, ainsi que l'a annoncé M. Villeroi, ingénieur chargé par M. Cailloué de dresser le projet d'exploitation. A partir des bains jaunes le sol s'abaisse d'une manière assez régulière jusqu'à la mer. Le camp Jacob, appelé aussi camp d'assainissement, est à peu près à moitié chemin ; son altitude est. de 5oo mètres; une bonne route conduit de la BasseTerre, un peu au delà du camp, au Matouba , résidence du gouverneur. Depuis ce point jusqu'aux

bains jaunes, il existe encore des routes irrégulières; mais, au-dessus, la luxuriante végétation des tropiques envahit tout le sol et l'on ne rencontre plus, jusqu'au pied du pic de la soufrière, que quelques sentiers sans suite. La température moyenne du plateau de la soufrière est de 12 à 14 degrés; le sommet de la soufrière est presque toujours environné de nuages et

le nombre de jours pendant lequel la montagne se laisse parfaitement distinguer, ne dépasse pas

se dégage sur une grande partie de sa longueur des vapeurs sulfureuses; elles sont surtout abondantes sur la pente N., en un point situé à 1.355 mètres

de hauteur, qui correspond à une grotte presque entièrement comblée par des éboulements. De ce côté les vapeurs, trouvant une issue large et facile, sortent sans produire de sifflement. Vers le milieu de la grande fente, et près d'un gros bloc tombé,

qu'on appelle le Pont du Diable, il existe également des fumarolles non moins abondantes. Sur la pente Sud du cône et à un niveau un peu inférieur (1.351 mètres), se sont ouvertes, en décem-

bre 1846, après une éruption de cendres, des fumarolles situées précisément sur le prolongement de la grande fente; depuis lors, la production des vapeurs a diminué sans cesser complétement; on trouve auprès de cet orifice des dépôts de soufre sublimé. Sur les parois de la fissure de 1836 et sur le plateau de la soufrière, près du piton Napoléon, situées à l'Est, se dégagent aussi, avec un sifflement très-aigu , des fumarolles abondantes; ces dernières avaient un peu perdu de leur intensité après

la petite éruption de 1837, qui a accidenté le côté N.-0. de la montagne ; mais, dans ces dernières années, on a remarqué que les fumarolles de l'E.

reprenaient de la force, à mesure que celles du N.-0. en perdaient. Ces dernières se sont déclarées le 12 février 1837,

après une petite éruption qui a vomi des cendres