Annales des Mines (1848, série 4, volume 13) [Image 60]

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GRILLAGE DES MINERAIS.

3. Ire OPÉRATION.

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pour les lignites qui ont été souvent soumis à ces essais dans le midi de l'Allemagne. Ces anthracites, en effet, par la combustion spontanée or-

dinaire sur les grilles, donnent une flamme à peine sensible, et seraient par conséquent impropres à chauffer ces immenses fours à réverbère, et particulièrement les fours de grillage

s à 3) dans lesquels la flamme doit I, s'étendre jusqu'aux rampants de sortie, à 7 mètres fig.

du combustible qui la produit (PI. I", fig.

2).

Emploi d'une

La découverte à la fois simple et ingénieuse des

matières terreuses dite3 craya.

grille artificielle différant essentiellement des grilles ordinaires, et dans le mode suivi pour faire réagir l'air atmosphérique sur le combustible. La grille de chaque four est formée de matières terreuses fournies par le combustible lui-même. Les

grille formée de fondeurs gallois ,

consiste dans l'emploi d'une

fondeurs gallois désignent cette matière sous le nom de clinker (1) : je proposerais de le traduire

(1) Je n'ai pu obtenir de données authentiques sur l'orthographe de ce mot ; je l'écris ici comme je l'ai entendu prononcer par les ouvriers. L'expression metchefer, , par laeluelle on désigne souvent dans les usines françaises le produit inutile ou nuisible formé de cendres agglomérées, plus ou moins vitrifiées, qui tend à obstruer les grilles où se brûlent des combustibles minéraux, ne me paraît pas convenir à la désignation d'un produit dont le rôle,

dans le foyer même est si essentiel. Ce nom, qui rappelle l'action dissolvante exercée ordinairement par les silicates terreux sur los barreaux des grilles, ne pourrait s'appliquer quo par une sorte de contre-sens à une matière qui contribue essentiellement à conserver ces bar-

reaux. La nécessité d'une dénomination spéciale me paraît

en outre évidente pour .un agent qui est certainement appelé à jouer un rôle fort essentiel dans la métallurgie.

Je ne crois pouvoir proposer une expression plus couve-

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par le mot craya, appliqué à un produit analogue par les métallurgistes du pays wallon. Cette grille terreuse est habilement façonnée par Formation et en-

les chauffeurs aux dépens des cendres à demi ra- dtreetcirearviaes mollies qui se forment sans cesse dans le foyer, à la partie inférieure de la masse en combustion. Les cendres qui, sans une intervention convenable de l'ouvrier, obstrueraient promptement la chauffe, se transforment, sous la direction de celui-ci , et par leur agglomération spontanée, en une véritable

grille, que l'air ni le feu ne peuvent altérer, et

au travers de laquelle fair pénètre selon les besoins

de l'opération. Le craya immédiatement contigu à la partie inférieure du combustible en ignition est porté à une température extrêmement élevée, par suite du rayonnement considérable exercé, soit par la maçonnerie adjacente, soit par une masse de combustible solide, cubant au moins mi"bi,9o, et pesant 600 kilogrammes. 11 est luimême, vu sou état de ramollissement, emptité d'une quantité considérable de fragments charbonneux ,qui , en continuant de brûler, développent, au contact de cette matière terreuse, une

grande quantité de chaleur. Les combustibles doivent être choisis de telle sorte que, sous l'influence de cette température, le mélange de leurs cendres donne une substance assez ramollissable pour s'agglomérer solidement , assez réfractaire 'table que le mot craya donné à une substance identique avec le clinker des fonderies galloises, dans le pays wallon qui a tant contribué au progrès de la métallurgie et qui en particulier a déjà fourni beaucoup d'expressions à la nomenclature française.