Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 45]

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SUR LES GLACIERS DU NORD

glacier et de ses parois; 3° elle agit aussi comme

moteur en raison de la pression hydrostatique exerce à l'intérieur de la masse sur toute sa section et qui s'ajoute au poids de la glace pour la faire descendre; le mouvement est aussi puissamment facilité par la fusion qui a lieu à la surface inférieure. On conçoit d'après cela que plus est grande la quantité d'eau qui circule à travers un glacier et qui va former des courants au-dessous de lui, plus la vitesse doit être augmentée. Beaucoup de causes agissant dans des sens différents , influent sur le mouvement des glaciers; vement des gla- ceux qui sont imbibés d'une plus grande quantité Conditions qui

déterminent la vitesse du mouciers.

d'eau, ceux dont les particules sont moins adhérentes les unes aux autres, ont une plus grande plasticité, et leur mouvement se rapproche davantage de celui des corps visqueux. Ceux au contraire dont la masse est plus compacte et moins

mélangée d'eau; ceux qui. reposent sur un sol moins inégal et plus fortement incliné, sur un sol dont la température est sensiblement supérieure à zéro et détermine une fusion énergique à leur surface inférieure, ceux-là se rapprochent davantage des corps solides et rigides, la différence des vitesses du centre et des côtés est moindre; comme l'a montré M. Forbes, cette différence

devient aussi moindre pour un même glacier, lorsque l'hiver succède à l'été. Toutes choses égales d'ailleurs, une augmentaplus inclinés peu- tion dans la pente des glaciers doit produire une vent ne pas avoir le mouvement le accélération dans leur mouvement, car alors la Les glaciers les

plus rapide.

force motrice s'accroît et le frottement contre le fond diminue par l'affaiblissement de la pression ;

M. Forbes a reconnu en effet que la vitesse d'un glacier est plus grande dans les points où son in-

ET DU CENTRE DE L'EUROPE.

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clinaison est plus considérable. Mais il peut arriver que l'accroissement de vitesse qui résulterait d'une plus forte inclinaison soit compensé par des variations en sens contraire des autres éléments qui

influent sur le phénomène, savoir la structure de la glace et son état d'imbibition, les inégalités du fond et des parois qui arrêtent le mouvement jusqu'à ce que les particules de la glace situées au contact aient été fondues ou désagrégées; enfin, la température du fond, qui accélère beaucoup le mouvement par la fusion qu'elle produit si elle est supérieure à zéro, et qui le retarde au contraire, si elle est au-dessous de zéro; car alors le glacier tend à se congeler sur son fond et à contracter avec lui une certaine adhérence : il faut tenir compte

en outre de l'épaisseur du glacier ou du poids de sa masse. Ainsi la vitesse du mouvement ne dépend pas seulement de l'inclinaison ; elle est la résultante de beaucoup d'éléments divers dont chacun peut varier séparément. Par suite, il n'y a rien d'impossible à ce que certains glaciers aient un mouvement plus rapide que d'autres glaciers plus fortement inclinés; mais on n'est pas en droit de conclure de là, comme l'ont fait certaines personnes, que la pesanteur n'est pas la cause essentielle du phénomène. iantsé daLs La rapidité avec laquelle se meuvent les gla-Slai;atiidoi ciers varie depuis leur origine jusqu'à leur ex- mouvement des trémité ; c'est la conséquence des variations qui se retiejr1,,,n(e'ePiuusis_ produisent dans leur pente, leur structure et leur qu'à leur. extréclimat. Dans les Alpes , la différence de hauteur "té' qui existe entre l'extrémité des glaciers principaux et la limite inférieure des névés est d'environ 1.600 mètres; sur une pareille élévation se trouvent échelonnés des climats notablement diffé-