Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 46]

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SUR LES GLACIERS DU NORD

rents ; les glaciers ont à traverser successivement des zones atmosphériques dont la température augmente de plus en plus ; en même temps leur structure devient moins granuleuse et plus compacte. Si les parties supérieures des glaciers étaient exposées à des causes de fusion aussi intenses que les parties inférieures, elles se mouvraient plus rapidement, à égalité de pente, car elles sont plus poreuses et ont une moindre cohésion ; mais elles sont généralement moins imbibées d'eau, surtout quand les glaciers sont exposés au nord. On conçoit, en raison des différences dans la forme du lit, dans la pente , la structure, l'exposition , etc., que les variations de vitesse qui ont lieu de haut en bas ne se produisent pas de la même manière ni dans le même sens sur tous les glaciers. Sur les glaciers à pente faible, tels que celui de l'Aar, la vitesse parait aller en décroissant quand on descend vers leur extrémité ; ainsi les observations faites sur le glacier de l'Aar par MM. Agassiz et ses collaborateurs, indiquent pour la somme des déplacements observés pendant 289 jours à 7 stations différentes , éloignées de 4.000 pieds les unes des autres et situées à des niveaux de plus

en plus bas : 169 p., 177 p., 141 p., iSop., 133 p., 83 p. et 58 p. Ce décroissement de vitesse donne lieu à une condensation de la glace qui

supplée jusqu'à un certain point à la consomption produite par la fusion superficielle. Résumé des conLes principales conditions du mouvement des dduitio.ruvéenaiéreanlets. glaciers peuvent être résumées ainsi: le climat ou l'ensemble des causes atmosphériques qui influent sur la fusion de la surface et l'imbibition qui s'opère à l'intérieur de la masse, la stucture plus ou moins spongieuse et fissurée de la glace, son degré

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de cohésion, l'épaisseur du glacier, la forme, l'inclinaison et la température du lit où il est encaissé; ce sont autant de variables indépendantes dont l'ensemble détermine le mouvement général d'un glacier et le mouvement relatif de ses différentes parties. On comprend alors que la vitesse

du mouvement doit varier d'un glacier à un autre, ou dans un même glacier d'un point à un

autre de sa surface, d'une saison à l'autre et même

d'un jour à l'autre. Si l'on considère plusieurs points a, b,c, d,e nersi g

edueessbane-t

(Pl. I, fig. 11), situés sur une ligne droite transver- blanche. de la sale à un glacier, au bout de quelques jours ces sntéreu deus' eg ne se trouveront plus en ligne droite, mais en ligne courbe, car ils resteront d'autant plus en arrière du point central o qu'ils seront plus rapprochés des côtés; la courbe m' o' n' qui contient tous ces points deviendra ainsi de plus en plus allongée. Cette espèce d'étirement que présentent les glaciers donne lieu nécessairement à des déchirures mais sans écartement sensible des parois ; ce sont comme des surfaces de clivage, à l'intérieur desquelles de l'eau vient se congeler plus tard et produire des rubans de glace plus dure et plus comaraspoints

pacte que la masse adjacente ; par suite, ces

rubans possèdent une plus grande transparence et ils offrent en outre une couleur bleue plus ou moins prononcée. De là résulte une succession de bandes alternativement bleues et blanches , que l'on doit considérer comme glissant les unes sur les autres

et continuant à s'étirer à mesure que le glacier avance ; les courbes qu'elles dessinent à la surface

deviennent d'autant plus allongées que le glacier

a une longueur plus grande relativement à sa

largeur. Telle est l'origine attribuée par M. Forbes