Annales des Mines (1847, série 4, volume 12) [Image 41]

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SUR LES GLACIERS DU NORD

on reconnaît une différence remarquable; les premières sont dépouillées de neige et souvent, comme

cela a lieu dans la baie de la Madeleine, dans les petites dépressions qui existent entre les pics, on ne voit pas de glaciers; mais alors leurs flancs et leur base sont presque entièrement couverts de blocs gigantesques. Sur les pentes des montagnes

exposées au Nord, les surfaces neigeuses sont plus étendues et l'on y voit une quantité de débris beaucoup moindre : l'enveloppe de neige paraît préserver les rochers qu'elle recouvre de l'action démolissante qu'exercent l'eau en se congelant et les autres agents atmosphériques.

Les glaciers de la La plus gande partie des pierres nous avons visitée sont qui s'ebou lent et

partie du Spitzberg que

ordinairement placés .sur tombent sur les des pentes exposées au Nord, à l'Est ou à l'Ouest, glaciers du S pilz-

berg demeure invisible.

moins fréquemment sur des pentes exposées au Sud : ils sont entourés de montagnes dont la surface est en grande partie couverte de neige, et les éboulements de pierres doivent y être plus rares que sur les rochers à nu ; d'ailleurs les blocs qui s'en détachent ne sont pas visibles à la surface des glaciers, car ils restent ensevelis au milieu de la couche de neige qui, plus tard, doit se transformer en glace. Le fait de l'apparition a la surface d'un glacier des fragments contenus à l'intérieur ne peut avoir lieu ici , car il faudrait que les couchesde glace et de névé placées au-dessus d'eux vinssent à fondre. Aussi, quand on examine la glace qui constitue ces glaciers, on reconnaît qu'elle n'est pas toujours pure comme celle des glaciers alpins, qu'elle renferme en certaines parties beaucoup de débris de diverses grosseurs, de blocs , cailloux

et graviers; on les voit très-bien s'en détacher par suite de la fusion, si pendant une journée chaude

Si on se tient près de l'extrémité du bord latéral d'un ET DU CENTRE DE L'EUROPE.

glacier.Ces détritus se voient plus rarement dans la partie médiane, c'est près des côtésqu'ils sont le plus abondants; ils sont cimentés au milieu de la glace et forment une espèce de brèche; souvent aussi ils

se montrent à la surfàce du glacier, près de sa jonction avec les rochers encaissants, et alors ils forment de véritables moraines latérales, mais beaucoup moins considérables que celles des glaciers alpins, parce qu'une partie des fragments est cimentée avec la glace ou recouverte de neige. On conçoit que sur les ]aciers polaires il doit ment eosi t rarerarement se former des moraines médianes ou nes médianes sur superficielles; la réunion de deux glaciers en un leasigsl.aciers

seul est peu fréquente, vu la disposition de leur lit et leur faible développement en longueur.

Aussi les moraines médianes ne s'y produisent pas habituellement par la jonction de deux moraines latérales, elles sont dues plutôt aux éboulements

provenant des rochers qui dominent la partie centrale des glaciers ; mais il faut que ceux-ci soient exposés aux rayons solaires et dépouillés des neiges hivernales : c'est ce que j'ai observé sur le glacier situé à l'entrée de la baie de Fairhaven, sa surface était couverte d'une multitude de fragments formant une moraine superficielle.

Du mouvement des glaciers. Les glaciers ressemblent à des masses inertes , Plusieurs. faits privées de mouvement et comme fixées au fond f n d qui les supporte, mais ils n'ont que l'apparence des glaciers. de l'immobilité : lorsque l'on voit autour de leur extrémité de belles forêts, de vertes prairies et de superbes champs de blé, lorsque l'on considère 6 Torne XII, 1847. emn

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