Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 353]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

avec l'aide et la coopération active d'un homme dont il avait su démêler le mérite modeste et qu'il avait entièrement formé, M. Castel, d'exécuter ainsi une série d'expériences sur la dépense d'eau par des déversoirs et des ajutages sous diverses charges, expériences précieuses par la précision de

leurs résultats, et dont M. le colonel Poncelet, son savant ami, est venu encore consacrer l'importance en y ajoutant le concours de ses expé-

703 de parler avaient porté, en effet, l'esprit de M. d'AuSUR M. D'AUBUISSON.

buisson vers un ordre de recherches qui était trop en harmonie avec ses goûts et son aptitude scientifique pour qu'il ne les conduisît pas aussi loin que possible : il savait y diriger toutes les occa-

sions que lui fournissaient, non-seulement les travaux de son choix, mais encore ceux de son service d'ingénieur. Telle a été, du reste, l'habi-

riences propres et de son mérite si élevé. Cependant les recherches scientifiques n'absorbaient pas M. d'Aubuisson tout entier ; il faut l'avoir connu familièrement pour apprécier comment

tude de toute sa vie; il n'a vu, dans chaque application particulière qu'il était appelé à faire de la science, qu'un moyen d'arriver à quelque résultat d'une portée plus générale. Nous en trouvons un

au-dessus des froideurs de la science. Excepté les

ches que M. d'Aubuisson faisait marcher de front avec le grand travail des eaux de Toulouse:elles ont le mérite d'appartenir à une branche particulière de la dynamique des fluides que M. d' Aubuis-

son esprit vif et fin savait étendre le cercle des idées, et son imagination s'élever bien souvent superfluités, rien ne lui était absolument étranger dans le domaine de l'intelligence, et pendant l'époque particulièrement où nous venons de le suivre comme savant , jamais il n'est resté en dehors du mouvement général des esprits et des affaires. En 1825, il publiait, ou du moins distribuait à ses amis un petit ouvrage qui ne manquait ni de portée politique ni de mérite littéraire,

sous le titre de Considérations sur l'autorité royale et sur les administrations locales. Nous le trouvons, et nous ne sommes point seul à penser ainsi, remarquable par un certain nerf de pensée et de style, et par cette maturité, cette loyauté de vues, si désirables et peut-être trop peu communes dans toutes les uvres d'actualité politique. Nous n'en voulons rien dire de plus, désireux de revenir aux travaux qui doivent nous occuper spécialement, ceux du savant. Les questions hydrauliques dont nous venons

nouvel exemple dans une série précieuse de recher-

son a pour ainsi dire expérimentalement créée, c'est celle qui a rapport aux mouvements de l'air.

Déjà en 1824 il s'occupait d'un travail expérimental sur des machines soufflantes fort curieuses,

en usage surtout dans les Pyrénées, les trompes, où l'eau seule, par sa chute rapide dans un canal vertical, dans un arbre creusé, aspire l'air et le

refoule. En 1825, il eut à faire disposer aux

mines de Rancie une conduite d'air de 400 mètres de longueur; pour un autre ingénieur, peut-être, ce n'eût été tout simplement que l'aérage artificiel nécessaire au percement d'une grande galerie sou-

terraine; pour lui, le champ s'agrandissait, c'était une nouvelle branche de l'hydrodynamique, non développée, non expérimentée encore, qui s'ouvrait à ses yeux ; c'était un nouveau moyen d'éclairer la science dans une de ses plus précieuses applications. Il ne pouvait cependant en entrevoir