Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 352]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

NOTICE NÉCROLOGIQUE

SUR M. D AU:BUISSON.

701

Au reste, dans son Histoire des fontaines, M. d'Aubuisson est loin de s'accorder une part trop large dans cette uvre importante, et il en dit moins que nous à cet égard; toujours vrai, il se plaît à rendre justice à tous, aux membres du

ces fonctions de conseiller municipal dont il avait ainsi compris les devoirs et qui alors étaient devenues électives. J'ai dit que le projet des eaux de Toulouse était un grand projet ; ce n'est pas, sans doute, en le

conseil municipal ses collègues, à ceux de la com-

mesurant sur son importance matérielle et le

avis du conseil des ponts et chaussées et du véné-

filtrage naturel, il a fait pour ainsi dire époque

mission des eaux, à ses adversaires mêmes; à l'habile mécanicien M. Abadie, aux enseignements qu'il avait c de MM. Girard, Manet et Egault , ingénieurs des eaux de Paris, enfin aux rable M. de Prony, qui, par ses judicieuses idées sur la meilleure disposition à donner aux roues

hydrauliques, procura une notable économie dans la dépense d'eau motrice et dans la dimension du canal de fuite. Enfin, nous ne quitterons point ce sujet sans rappeler que tous ces soins, ces travaux

de dix ans, cette direction donnée par un ingénieur de haut mérite et d'une conscience à toute épreuve, ne coûtèrent absolument rien à la ville, et ce dévouement si désintéressé lui profita plus, sans aucun doute, que le don posthume du capitoul Lagane, perpétué par elle sur un marbre monumental. En cela, M. d'Aubuisson suivait tout naturellement la noble impulsion de ses sentiments habituels et il ne lui vint pas même à l'idée de faire valoir aux yeux de ses concitoyens son dévouement civique : il travaillait, disait-il,

comme conseiller municipal, ajoutons comme ami de la science. Aussi ne lui fut-il pas même décerné un remercîment public; je me trompe, deux ans après que. les premières gerbes d'eau fiirent lancées du haut du château d'eau sur la ville en fête, et un an après l'achèvement de tous les travaux, M. d'Aubuisson ne fut plus choisi pour

chiffre des dépenses, mais en ce que, par la simplicité de sa conception, la netteté de son exécution, l'absence de tout embarras d'entretien pour l'avenir, la nouveauté et la beauté de son mode de dans les constructions de ce genre et a produit par son exempl e plusieurs autres fondations semblables,

résultat si important pour l'assainissement et le bien-être des populations, qui tendent de plus en plus à s'agglomérer dans les villes. Je pourrais dire aussi que ce travail a été grand encore par ses résultats pour la science, tant à cause des recherches et expériences faites personnellement à son occasion par M. d'Aubuisson , principalement

sur le mouvement de l'eau dans les conduites, que pour celles qui ont été faites sous son inspiration et par les moyens qu'il avait fournis. Toujours guidé, en effet, parmi but d'utilité scientifique,

il avait pensé à diriger les constructions hydrauliques de la ville de manière à les rendre propres à des expériences très-précises et variées sur les propriétés (le l'eau en mouvement. Naguère, en Piémont, l'on avait construit une tour spécialement destinée à des expériences de ce genre : or une simple modification accessoire du château d'eau de Toulouse donnait à M. d'Aubuisson le

moyen peu coûteux de lutter en ce genre, non sans avantage, avec la magnificence d'un prince.

Cette disposition, dont il eut l'idée, lui permit,