Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 342]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

68o

le

NOTICE NÉCROLOGIQUE

SUR M. D'AUBUISSON.

sait au retour les principaux recueils scientifiques et particulièrement le Journal des Mines, où ses publications se succédèrent avec une continuité remarquable. Le mémoire sur les volcans de l'Au-

métallurgique de ce même minerai. Entre autres

vergne et du Vivarais est de 18(4; à peu près vers le même temps il publiait un travail d'un genre tout différent, sur les levés de plans souterrains par la méthode des coordonnées, méthode

généralement suivie depuis lors et qu'il croyait avoir trouvée le premier; mais quoique inusitée elle

était connue en Allemagne dès 1772. Il publiait aussi dans le Journal des Mines des notices sur les mines de houille de Silésie, sur diverses fonderies d'Allemagne et suries machines à vapeur des

mines de Tarnowitz. En 18o5 parut un mémoire sur les grandes mines de houille d'Anzin : on y voit avec intérêt des observations détaillées ( des premières qui aient été imprimées) sur les ploiements singuliers et si caractéristiques qui ont donné

en géologie une sorte de célébrité au terrain houiller de cette contrée, et sur le passage des grandes nappes d'eau souterraines qui rendent si difficile de pénétrer jusqu'à ses riches amas de charbon ; puissant obstacle en effet, qui semble avoir été placé là par la nature pour en défendre les approches, comme autrefois l'on dit que le dragon de la fable gardait l'entrée et les richesses du jardin des Hespérides : mais quel obstacle sali.; rait résister aux efforts de cet Hercule moderne, la vapeur? En 18o6, M. d'Aubuisson insérait encore dans le Journal des Mines la description d'une exploitation drangère des plus intéressantes, celle d'une couche de galène près Tarnowitz en Silésie, description complétée par un travail sur le traitement

681

précieux détails que présentent ces deux mémoires. on y voit rapporté ce procédé si curieux employé à Tarnowitz pour traverser par des puits d'exploitation un terrain de sables mouvants, lequel consiste à édifier à la surface du sol une tour

en maçonnerie, qu'on laisse enfoncer par son propre poids : procédé d'une invention si originale, qui avait été importé en Silésie par un Français

et qui depuis a été appliqué avec tant de

bonheur, par un Français encore, au percement d'un des plus beaux travaux souterrains qui existent, le tunnel sous la Tamise. Egalement en 1806, M. d'Aubuisson écrivait un premier mémoire sur la mesure des hauteurs par le baromètre, dont il discutait et modifiait la formule : préludant ainsi à des travaux barométriques plus importants, dont nous parlerons ciaprès. Il employait en outre une autre partie de la même année à des expériences sur l'effet utile des machines hydrauliques de Poullaouen et du Huelgoat en Bretagne, et sur la température dans l'intérieur de ces mines, complément des études du

même genre qu'il avait faites à Freiberg. Nous devons citer aussi quelques travaux chimiques qui l'occupèrent pendant cette période de sa vie d'études, particulièrement des recherches sur l'hydrate de fer, par lesquelles il montre que l'eau y est combinée avec l'oxyde de fer en proportion définie, point de vue qui ne manquait pas alors de

nouveauté. Nous arrivons enfin à l'époque où M. d'An buisson obtint le prix de ses travaux qu'il ambitionnait Je plus, parce qu'il assurait son avenir en satisfaisant à ses goûts et à l'objet de ses longues études