Annales des Mines (1847, série 4, volume 11) [Image 278]

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VAPEUR,

554 EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A dessus du niveau du sol. Elle paraît, autant qu'on

en peut juger par la situation relative des objets détruits ou épargnés par elle, avoir pirouetté en

l'air sur elle-même, la culasse hémisphérique postérieure est brisée et les restes en sont écrasés et roulés sur eux-mêmes. Elle s'est manifestement

rompue ainsi contre les obstacles qu'elle.a ren-

contrés sur son passage. A l'extrémité opposée du cylindre, une déchirure régulière a suivi une elouure circulaire transversale.

Les bouilleurs ont été pe u déplacés et n'ont subi ni déformation ni détérioration sensible (fig. o et ). Les tubulu ces les plus rapprochées du foy er ti enflent

encore à la chaudière; elles ont nécessairement été arrachées des bouilleurs au moment de l'explosion, mais il parait évident que la demi-rupture, qui leur a permis de se coucher sur la chaudière, est un effet ultérieur des chocs qu'elles ont supportés.

Des deux tubulures t, t', les plus éloignées du foyer, l'une, celle de gauche, est entièrement ar-

rachée; on l'a retrouvée dans les décombres; l'autre est encore adhérente au bouilleur et a peu souffert.

La projection du corps de la chaudière, celle de la culasse antérieure, sont évidemment des

effets de recul consécutifs de l'explosion. Celle-ci a commencé sur la virole qui réunissait la culasse antérieure au corps de la chaudière. C'est là que

s'est exercé le plus grand et le premier effort, et c'est là qu'il faut chercher les causes de la rupture. Ce fragment a été lancé latéralement ; il est tombé sur le toit d'une écurie à 3,5o environ de hauteur au-dessus du sol et seulement à 12 mètres de distance. La tôle est entièrement développée; pour mieux dire, elle forme deux parties

RUE SAINT-DENIS

A LA VILLETTE.

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irrégulièrement planes et pliées presque à angle droit l'une sur l'autre en sens inverse de la courbure primitive. La virole, représentée dans son état actuel par

les fig. 12 à 14, Pl. xr, correspond aux deux tubulures les plus éloignées du foyer. Les con-

tours de la tôle sont à peu près parallèles au contour primitif, parce que les déchirures ont presque partout suivi les clouures. Les deux feuilles de tôle ont laissé, comme on l'a dit, l'un de leurs bords déchirés adhérents à la culasse antérieure. Vers le corps de la chaudièrela rupture s'est faite de même , mais s'est partagée entre les deux feuilles juxta-posées , de sorte qu'elles ont l'une et l'autre une partie de leur bord arraché. La

clouure longitudinale de droite, qui suivait une génératrice, a été déchirée dans toute sa longueur, ce qui a permis le déroulement du cylindre. Si l'on examine les déchirures produites autour

de la jonction de la virole développée avec les communications des bouilleurs, on y remarque les particularités suivantes : Deux morceaux assez

larges ont été arrachés et écornent la feuille de tôle en cet endroit. Si on les remet en place, observe que leurs déchirures et celles des débris de cornières qui servaient à la jonction sont trèstourmentées et contournées ; on reconnaît de plus,

autour des trous même des tubulures, une dépression irrégulière en entonnoir de dedans en dehors, telle qu'elle résulterait d'un violent tiraillement suivi de l'arrachement de la tubulure ellemême. Je pense donc que c'est en ce point que la rupture a commencé. Les cornières et les extré-

mités des tubulures sont très-amincies. Leur épaisseur ne dépasse pas 4 à 5 millimètres. Elles

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