Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 367]

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736 NOTICE NÉCROLOGIQUE contraire été déposé sur cette couche à une époque postérieure à sa consolidation, et faisait-il con-

séquemment partie d'une formation différente ? C'est ce qu'on ignorait complétement. En poussant dans la profondeur les travaux de la mine on arriva de nouveau sur le gypse. La couche métallifère se trouvait interrompue comme

elle l'eût été par une faille. Pour la retrouver il fallut foncer dans le gypse même un puits vertical de Io mètres de profondeur.

Sur la demande de M. Brochant de Villiers, M. Schreiber, directeur de l'école pratique et de la mine, lit percer dans la roche métallifère, suivant sa direction et à partir du point où le puits de recherche venait de la retrouver, une galerie qui la suivit constamment à sa jonction avec le gypse, et dont une des parois était le plan même de cette jonction. Cette galerie, que l'on nomma la galerie des géologues, et qui fut poussée jusqu'à zo mètres de son point de départ, permit enfin à M. Brochant de Villiers d'observer le gypse en place et sa disposition à l'égard du terrain qui lui sert de support.

« On reconnut (dit-il ) que le gypse était seulement appliqué verticalement contre les tranches des 'couches de la roche, lesquelles présenD taient une coupe verticale. Une des parois de la galerie était un mur de gypse extrêmement uni, perpendiculaire, et l'autre présentait les tranches des couches de la roche coupées un peu obliquement à leur plan. Il me parut dès lors évident que le gypse était d'une formation postérieure à la roche métallifère, puisque non-sen» lement il la recouvrait , mais qu'il remplissait )? sinon une fente qui la traversait, au moins une

SUR M. BROCHANT DE VILLIERS.

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» cavité, une dégradation arrivée à sa surface. » De ce fait , local mais bien significatif, et des autres faits rapportés plus haut, M. Brochant de Villiers tira cette conclusion que le gypse de la Tarentaise est supérieur au terrain calcaire de cette contrée et d'une formation plus récente. « Ii ne serait cependant pas impossible (ajoutat-il , que l'on découvrît également du gypse au milieu même de ce terrain. » Ce qui suit expli-

quera l'espèce de réserve qu'il faisait ainsi luimême contre le principe général qu'il venait de poser.

Quelques-uns des autres gypses qu'il observa dans les Alpes lui parurent tout à fait disposés comme le sont ceux de la Tarentaise.

Tel est, notamment, celui de la vallée ou de l'allée blanche, qui forme, sur une des pentes de cette vallée, plusieurs masses pyramidales posées sur les tranches d'un terrain anthraxifère dont les strates ne présentent aucun trace de gypse. Mais celui de Saint-Léonard , celui de Bex celui de Brigg s'offrirent à M. Brochant de Villiers sous un tout autre aspect. Il reconnut, que dans la première de ces localités l'anthracite et le schiste noir qui l'accompagne sont intercalés au milieu du gypse; que dans la seconde le gypse forme des couches au sein d'un calcaire argileux ; que dans la troisième une couche bien réglée de gypse est recouverte d'abord par du calcaire saccharoïde schisteux et micacé, puis par des schistes noirs, tout à fait analogues à ceux qui sont ordinairement associés à l'anthracite. On a vu d'ailleurs plus haut que la couche de gypse de Cogne, à tort considérée comme primi-