Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 366]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

Dans l'allée Blanche ; 5° A Saint-Léonard, près de Sion ; 6° A Bex , canton de Vaud; A Brigg , canton du Valais.

Presque tous les géologues s'accordaient pour considérer comme primitif le gypse du val Caparia. D'Aubuisson considérait aussi comme tel le gypse de Cogne. Quant aux autres gypses, ils étaient généralement classés parmi les terrains que, dans son premier travail, M. Brochant de Villiers avait rapportés aux terrains de transition. En comparant entre eux des échantillons de tous les gypses , M. Brochant de Villiers leur trouva tant de ressemblance, tant de rapports et, pour employer ses expressions, un air de famille si frappant, que la diversité des origines qu'on leur attribuait lm parut fort douteuse. L'étude des terrains d'où ces échantillons provenaient corrobora bientôt ses doutes.

Il reconnut que le gypse du val Canaria n'alterne pas, comme on l'avait annoncé, avec les roches de schiste micacé, d'amphibole schisteuse et de calcaire saccharoïde dont cette parti e des Alpes

est formée : qu'il est déposé , soit en masses, soit en couches irrégulières dans cette petite vallée; qu'il n'en tapisse les flancs que jusqu'à de faibles hauteurs ; qu'on ne le voit jamais paraître dans le terrain encaissant , dont les strates sont toujours parfaitement distinctes ; qu'ainsi , loin d'être, par sa formation , contemporain de ce terrain , il n'a

pu être formé que postérieurement au creusement de la vallée dans le fond de laquelle il se trouve. Quant au, gypse de Cogne, qui est disposé en

SUR M. BROCHANT DE VILLIERS.

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couches presque horizontales sur une arête de roches fort élevée, M. Brochant de Villiers n'eut pas de peine à reconnaître, d'après la nature de la roche avec laquelle il est immédiatement en contact , et qui lui sert de toit , qu'on ne saurait le rattacher aux terrains primitifs, cette roche étant un calcaire schisteux , mélangé de talc et tout à fait semblable au calcaire de la Tarentaise, si commun dans le reste des Alpes. La plupart des gypses de la Tarentaise ont offert à M. Brochant de Villiers cette analogie remarquable dans leur disposition qu'ils se montrent particulièrement sur les flancs des montagnes ou sur les sommités des premiers escarpements, et qu'ils se trouvent surtout dans les vallées où abonde le terrain d'anthracite, terrain qui, nous l'avons vu, plus haut, renferme souvent des empreintes vé-

gétales. Mais comme ils sont d'une nature fort ébouleuse , on n'est jamais certain, quand on les observe , qu'ils se trouvent au lieu même où ils ont été formés, conséquemment on ne peut faire

que des conjectures sur le groupe géologique auquel on doit les rapporter. A l'aide du travail du mineur, M. Brochant de Villiers a vu dans le sein de la terre ce que l'état

du sol extérieur ne lui permettait pas de voir au jour. La roche métallifère qui constitue la mine de Pesey est un schiste argilo-steatiteux dépendant du calcaire de la Tarentaise. En perçant une galerie d'écoulement pour l'exploitation de cette ruine, on avait autrefois reconnu qu'elle est recouverte par du gypse immédiatement au-dessus de son toit. Le gypse dépendait-il ici du même terrain que la couche métallifère ? Avait-il au