Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 362]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

7 26

NOTICE NÉCROLOGIQUE

poser avec lui que les poudingues verticaux de Valorsine et d'Agine eussent été formés dans cette

position, puisque les plus grandes faces de leurs noyaux sont toujours parallèles à leurs plans de stratification ; qu'il fallait nécessairement reconnaître que ces poudingues avaient d'abord été formés en couches horizontales ; que, par une cause quelconque, ils avaient ensuite été redressés; enfin qu'il était impossible d'admettre que cette cause fût l'inondation diluvienne, ou la ;Yrancle débéide, à laquelle M. André attribuait tant de phénomènes divers. Dans ce petit article, que l'on peut citer comme un modèle de critique scientifique, on voyait bien se manifester les hautes lumières de l'homme qui,

déjà, s'était rendu maître de son sujet ; mais rien ne décelait encore les pensées neuves dont il s'occupait et qui lui ont inspiré l'ouvrage qu'il publia bientôt après. Observations Cet ouvrage a pour titre Observations géogéologiques sur

lo,giques sur des terrains de transition qui se

la Tarentaise et autres Parties de la (laine des Alpes.

rencontrent clans la Tarentaise et autres parties de la chaîne des Alpes (1). Alors, les géologues partageaient en trois classes

tous les terrains qui forment la croûte solide du Ils nommaient (2) Terrains primitifs ceux qui ne renferment ni roches de transport ni fossiles d'aucune sorte Journal des mines, tome XXIII , p. 321 à 380. Dans ce qui suit, je donnerai toujours aux roches et aux terrains les noms par lesquels M. Brochant de

'Villiers les a désignés. Le lecteur pourra facilement substituer à ces noms ceux que l'auteur y substituerait sans

doute lui-même, s'il pouvait refaire aujourd'hui son ouvrage.

SUR M. BROCHANT DE VILLIERS.

Terrains secondaires ceux qui renferment des roches de transport et dans lesquels des fossiles se trouvent en grande abondance; Terrains de transition , enfin , ceux qui font le passage des terrains primitifs aux terrains secondaires. Cette classe intermédiaire, plus riche en gîtes métallifères que les deux autres, comprenait tous les terrains dans lesquels des roches propres aux terrains primitifs sont associées à des roches propres aux terrains secondaires. Ils n'admettaient dans les Alpes que des terrains dépendant des deux classes extrêmes, c'està-dire des terrains primitifs et des terrains secondaires.

La chaîne centrale, cette grande chaîne qui forme le partage des eaux entre la France et

l'Italie, leur paraissait être entièrement primitive. Les rameaux qui s'en détachent et les vallées que ces rameaux enferment avaient à leurs yeux la même origine. Quant à la chaîne qui borde à l'ouest la chaîne

centrale et qui, du côté de la France, en est

comme le premier étage, ils la classaient parmi les terrains secondaires.

Saussure, dont la vie fut presque entièrement consacrée à l'exploration des Alpes, avait admis cette opinion dans son ensemble ; Dolomieu l'avait admise ausÀ. ,

M. Brochant de Villiers, dès les premiers voyages

qu'il fit en Tarentaise, fut frappé des rapports que ce pays, dans sa constitution géologique, avait avec les contrées du nord de l'Allemagne que l'on ci-

tait comme présentant des types du terrain de transition.

Ces rapports, cependant, n'étaient pas com-