Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 359]

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NOTICE NÉCROLOGIQUE

dont la désignation devait être ultérieurement faite par le ministre de l'intérieur. École des mines Après diverses combinaisons qui furent étudiées de Pesey.

et dont aucune ne fut jugée satisfaisante, un ar-

rêté des consuls en date du 23 pluviôse an X (12 février 1802) pourvut enfin à l'accomplissement de ce voeu de la loi. Il y pourvut même trèslargement, car au lieu d'une école il en institua deux : l'une à Geislautern , département de la Sarre, pour le traitement des mines de fer et l'exploitation de la houille ; l'autre à Pesey, département du Mont-Blanc, pour l'exploitation des mines

de plomb, cuivre et argent et des sources salées. La première de ces écoles n'a jamais reçu d'élèves, bien que presque toutes les dispositions nécessaires pour la mettre en activité eussent été successivement faites. La seconde fut ouverte dans le commencement

de l'année de sa création. On y transporta immédiatement tout ce qui était nécessaire à l'instruction des élèves. Cependant on conserva dans l'hôtel de Mouchy le laboratoire de chimie etla belle col-

lection de minéraux que l'on y avait établis en l'an III. Trois professeurs furent chargés de l'enseignement à l'école de Pesey, et M. Brochant de Villiers fut un de ces trois professeurs. Sa nomination date,

ainsi que celle de ses collègues, du 27 ventôse an X (18 mars 1802). D'importantes modifications furent faites vers le même temps à l'organisation du corps des mines.

Au titre d'inspecteur on substitua celui d'ingénieur en chef, et l'on donna le titre d'ingénieur ordinaire aux ingénieurs en pied ainsi qu'aux ingénieurs surnuméraires.

SUR M. BROCHANT DE VILLIERS.

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L'école de Pesey fut placée sous la direction d'un conseil d'administration composé du directeur et de trois professeurs. Des quatre membres de ce conseil trois étaient ingénieurs en chef et comptaient de longs services. Leur donner pour collègue M. Brochant de Villiers, qui n'était qu'ingénieur ordinaire, c'était montrer tout le cas que l'on faisait de lui.

Dans le corps il fut peut-être le seul qui ne se réjouit pas de la distinction qu'il recevait. Il connaissait l'étendue de la tâche qu'il aurait à remplir et il en était comme effrayé. Cette tâche était dou-

ble, car il devait professer la minéralogie et la géo-

logie. De ces deux sciences l'une, comme je l'ai fait remarquer tout à l'heure, était fort avancée et lui devait même une partie des progrès qu'elle avait faits; mais l'autre était encore à peu près dans l'enfance. Elle n'avait même plus de chef parmi nous. Dolomien venait de mourir, laissant à ses élèves l'accomplissement des travaux que, lui-même, il s'était imposés et dont il avait déroulé le programme animé, en rendant compte à l'Institut

de ses voyages pendant l'an V et pendant l'an VI (r). N'étant encore qu'élève, M. Brochant de Vil-

liers avait eu l'avantage de parcourir avec Polo n-iieu plusieurs parties des Alpes. Il avait pour ce grand géologue une admiration des plus vives et qu'il se plaisait à faire éclater chaque fois que l'occasion lui en était offerte. C'est ainsi, par exemple, qu'en tête de son traité de minéralogie il avait placé, comme épigraphe, (1) Journal des mines, tome VII, p. 385 et suiv.