Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 88]

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174 SUR L'ÉCRASEMENT DES TUBES CALORIFÈRES

mente la charge jusqu'à Io atmosphères : mais avant que cette pression 'fût atteinte, le tuyau intérieur s'est aplati en prenant la forme d'un 8. Les résultats de cette dernière expérience sont analogues à ceux des épreuves des chaudières de l'hospice de Bordeaux et des bateaux à vapeur les Eclairs et les Garonnes. Le tube en cuivre de 216 millimètres de diamètre et de 3 millimètres d'épaisseur, s'il eût été soumis à une pression intérieure, se serait déchiré, en supposant au

métal une ténacité absolue de 20 kilog. par millim. carré,' sous une pression de 53 à'54 atmosphères..Il a cédé sous une pression de moins de Io atmosphères exercée de dehors en dedans. La première expérience de M. Mary nous

montre un tube en tôle de orn, 135 de diamètre, et 0m,005 d'épaisseur résistant parfaitement à une pression de 65 atmosphères dirigée de l'extérieur vers l'intérieur. En supposant à la tôle une ténacité absolue de 36 kilog. au millimètre carré , le même tube aurait cédé à une pression intérieure de 259 à 26'o atmosphères. La pression à laquelle

ce tube a été soumis, sans qu'il commençât à s'aplatir, a donc été poussée jusqu'au quart de la pression à laquelle il aurait dû céder, si cette

pression s'était exercée de l'intérieur vers l'extérieur. Le tube en cuivre, au contraiùe , a été tout à fait aplati sous une pression qui n'était pas encore 1/5 de celle à laquelle il aurait probablement cédé, si elle se fût exercée de l'intérieur vers l'extérieur, et de plus la déformation de ce tube était déjà apparente sous une pression qui n'atteignait

pas 'Ji° de cette dernière (1).

(1) Plusieurs constructeurs &Paris , et entre autres M. Beslay exécutent dans leurs ateliers. des chaudières à tubes calorifères en tôle douce. Ces tubessont verticaux,

DANS LES CHAUDIÈRES A HAUTE PRESSION.

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Il semble résulter des essais faits à Bordeaux et des expériences précédemment citées non-seulement que les tubes en fer suppoirtent toutes choses

égaies d'ailleurs, des pressions tendantes à les aplatir; bien plus fortes que les tubes en cuivre, ce qui était évident , d'après les ténacités, respectives da 'cuivre et du fer ; mais encore que le rapport de la résistance à l'aplatissement., à la résistance, à la rupture par extension, serait, beau-

coup moindre pour les tubes en cuivre que pour les tubes en fer. Toutefois ces inductions auraient un degré bien plus grand deprobabilite, si les expériences eus-

sent porté sur des tubes. en fer et en cuivre de même épaisseur et de même diamètre, ce qui n'a pas eu heu. Quant aux inconvénients résultant de la rapide destruction des tubes en cuivre sous faction des gaz résultants de la combustion et de la dilaiabilité du cuivre, ils sont démontrés jusqu'à l'évidence par les accidents arrivés- a la chaudière de l'hospice de Bordeaux et à celle du Corsaire Noir rapportés dans la notice de M. Manès. L'expérience a aussi démontré aux çonstructeurs anglais les inconvénients des tubes calorifè-

res en cuivre, à l'usage desquels ils ont tout à fait renoncé depuis longtemps. Je citerai à ce sujet le passage d'un mémoire de M. Gervaize sous-ingénieur de la marine, qui fut chargé par cloués ou fixés par, des boulons aux deux fonds plais su-

périeur et inférieur de la chaudière. ils ont de 0-,11' à

Orn,12 de diamètre intérieur etlm,10 à1',20 de longueur. L'épaisseur de la tôle est de 5 millimètres. Ces chaudières sont soumises à une pression d'épreuve effective de 12 à 15 atmosphères à laquelle les tubes calorifères ont toujours parfaitement résisté.