Annales des Mines (1846, série 4, volume 10) [Image 87]

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1 72 SUR L'ÉCRASEMENT DES TUBES CALORIFÈRES

bliées donnent pour cette ténacité des valeurs comprises entre 21 kilog. et 23 kilog. par millimètre carré ) , on trouve que le tube pressé de dedans en dehors ne se serait déchiré que sous

une pression de 96 atmosphères. Plusieurs tubes des chaudières des bateaux les Éclairs et les Garonnes de 3 mètres de longueur, 15 centimètres de diamètre , et 3 millimètres d'é-

paisseur se sont aplatis sous des pressions d'épreuve de Io atmosphères. Pressés de dedans en dehors, ils n'auraient dû se déchirer que sous une pression de 77 atmosphères. D'un autre côté, les accidents arrivés à la chaudière de l'hospice de Bordeaux., le i i janvier dernier, et le 31 du même mois, à la chaudière du bateau à vapeur le Corsaire Noir, mettent en évidence les inconvénients que présentent à l'usage les tubes calorifères en cuivre. Ces accidents montrent en effet que si le niveau de l'eau vient à s'abaisser accidentellement au-dessous d'une partie des tubes dans lesquels circulent les gaz chauds résultant de la combustion , ces tubes sont sujets - à des déchirures ou ruptures occasionnées soit par l'altération prompte du cuivre rouge exposé à l'action des gaz chauds, soit par la dilatation qu'il éprouve et qui dépasse debeaucoup celle du fer ( ). Les tubes en fer étiré ou en tôle de fer résistent beaucoup mieux que les tubes en cuivre à l'aplatissement sous une pression tendant à les écraser, ainsi que le montrent quelques expériences, et qu'on devait l'attendre du degré plus grand (1) Les dilatations linéaires du cuivre et du fer sont d'après les expériences de Dulong et Petit, pour des accroissements égaux de température dans le rappor t de 172 a 118.

DANS LES CHAUDIÈRES A HAUTE PRESSION.

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de roideur et de dureté du fer. Notre collègue, M. Mary, a fait, à cet égard, comme membre

d'une commission chargée de donner son avis, sur

le tubage du puits foré de l'abattoir de Grenelle, à la suite de l'aplatissement du tube ascensionnel en cuivre qui y avait été descendu, les expériences suivantes qu'il a bien voulu me communiquer. Un tube en tôle de fer de 0m,135 de diamètre intérieur, om,eo5 d'épaisseur et d'une longueur de 8 mètres a été placé dans l'intérieur d'un autre tube de 0m,175 de diamètre; dans l'intervalle annulaire compris entre les deux tubes et fermé à ses extrémités par des disques en tôle, on a foulé de l'eau à l'aide d'une pompe de pression : une soupape d'épreuve adoptée au tube extérieur a été ch,usée de poids croissants dans les essais successifs, de manière à ce que les accroissements de -charge correspondissent à une pression de 5 atmosphères. La pression d'épreuve a été portée airr,i jusqu'à 65 atmosphères, sans que le tube intérieur éprouvât aucun dommage, et sans que rien indiquât une altération quelconque du système. Lorsqu'on a voulu porter la pression d'épreuve jusqu'à 70 atmosphères , le tuyau en plomb

qui amenait l'eau de la pompe Ibulante s'est

rompu, ce qui a empêché de pousser l'expérience plus loin. Un tuyau en cuivre de 3 millimètres d'épaisseur et o-,216 de diamètre a été placé de la même manière dans l'intérieur d'un tuyau en tôle de orn,25 de diamètre,et munie d'une soupape d'épreuve, que l'on a d'abord chargée d'un poids correspondant à une pression de 5 atmosphères. Sous cette pression, on a reconnu que le tube en cuivre se déformait déjà et présentait sur un de ses points une dépression marquée. On a aug-