Annales des Mines (1846, série 4, volume 9) [Image 282]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

GISEIVIE iNTS DE SEI 576 Tel est l'ensemble des gisements qui constituent

ce que j'appelle la zone salifère méridionale ou saharienne. En rapportant tous ces points sur une carte ( voyez fig.. 7, Pl. VIII), on remarque qu'a l'exception de Bilma , au sud , et de Datt , au nord, tous les autres se trouvent sur une ligne parallèle à la zone salifère moyenne, et ce fait m'a paru assez remarquable pour l'établir sur la série de

renseignements que je viens d'énumérer, un peu longuement peut-être, faute d'observations personnelles. Au delà de cette zone le sel manque complétement. Léon l'Africain l'avait remarqué de son

temps (1); près de quatre siècles avant lui ( en 1154) , Edrisi avait déjà parlé de la mystérieuse ile d'Outil (2) « la seule mine de sel dit-il,

» connue clans le pays des noirs (3) ; » et de nombreux voyageurs ont confirmé les témoignages de ces deux illustres Arabes. C'est là. une des bases de l'important commerce qui a lieu entre le Maghreb et le Soudan à travers le Sahara ; aussi , sel est-il , depuis un temps immémorial , un des Prix exorbitant principaux articles de ce commerce. Comme sedu sel dans le coude. conséquence, ce produit a une valeur conSoudan.

Description d'Afrique, liv. VII, p. 324, ell iv. IX , p. 389; in-folio, Lyon, 1556. Aulîl, On lit dans un géographe arabe du xe siècle » lieu d'où l'on tire le sel, est éloigné d'Audeghoscht d'un » mois de chemin. Il faut un mois et demi pour se rendre » d'Autil à Sédjelmessa , et se trouver ainsi dans le pays » de l'islamisme,. » ( Description de l'Afrique , par Ibn Haucal , traduite de l'arabe en français par M. le baron M. G. de Slane , chap. CXXIII p 68; in-8, de l'imprimerie Royale, 1842).

Géographie d'Ed risi ,traduite de l'arabe par P. Amé-

dée Jaubert, t. I, p.,10 et 11; in-4, Paris, 1836.

DE L'ALGÉRIE.

57/

sidérable dans la zone tropicale, qui en est privée. Bekri parlant, au te siècle, d'une contrée du pays

des noirs, dit que « le sel s'y vend au poids de for (r). » « A Tombut et à Melli, empire des noirs, di-

sait Cademoste en 1455 , le sel de Tegazza n'est pas plus tôt arrivé, qu'il est enlevé en moins de huit jours, au pris de deux à troys _cents mitigaux la charge, et vault le mitigal vn ducat ou enuiron ; puis avec leur or font retour en leurs marches (2). » Plus tard, en 5526, Léon l'Africain confirme ces premières indications, et c'est comme témoin oculaire qu'il les confirme: «A Tombut, dit-il, le sel est rare et cher, parce qu'il s'apporte de Tegaza , distante de 5oo milles (3) de Tombut ,là où me

trouvant une fois, ,je yey comme la sommée

(la charge) ne se laissait à moins de octante ducats (4)..» Deux pages plus loin, il ajoute «A Gago, les objets divers y sont très-chers, mais

non pas tant (sans comparaison) que le sel,

» qu'on vend plus chèrement qu'aucune marchandise qui s'y puisse conduire (5). » Ailleurs, le » méme voyageur dit : « Il se trouve peu de sel Notices et Extraits des manuscrits de la bibliothèque du roi et des autres bibliothèques, t. XII, p. 642 ; in-4, de l'imprimerie Royale, 1831. Première Navigation de Mouys de Cademoste , comprise dans le recueil inlitulé Description de l' A frique , tierce partie du monde, p. 412; in-folio, Lyon, 1556. Dans son Avis au lecteur, l'éditeur Jean Temporal, prévient que Léon s'est servi de milles italiens, dont 2 1/2 font une lieue de France (1556).

Description d' A frique , Lyon, 1556.

Ibid. ibid., p. 326.

liv. VII, p. 324; in-folio, kuouqq, elj9u

lel