Annales des Mines (1845, série 4, volume 7) [Image 255]

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NOTICE

suR M. LEU 'EYRE.

En 1789, M. Lelièvre fut placé à l'affinage de la monnaie et spécialement chargé de la vérification des titres des lingots d'or et d'argent. Les bouleversements de la révolution lui laissèrent cette fonction , et ils y ajoutèrent celle de membre de la Commission temporaire des arts, adjointe en 1794 au comité d'instruction publique de la conet celle de commissaire du vention comité denationale, salut public , pour suivre les expériences relatives aux sciences et aux arts, ordonnées par ce comité. M. Lelièvre coopéra en cette dernière qualité, avec MM. d'Arcet, Pelletier et Giroud, aux travaux qui eurent pour résultat la rédac-

febvre d'Hellancourt , appartenaient à l'ancien corps des mines ; le troisièm e Dabancourt, précédemment membre de l'Agence révolutionnaire des salpétres. Au bout d'un mois, ce dernier fût remplacé par M. Ad et, habile chimiste, également

tion de deux rapports importants, sur les divers moyens d'extraire avec avantage la soude du sel marin , et sur la fabrication des savons, rapports publiés en 1794 par le gouvernement, et qui ont contribué au développement de ces deux industries. Le petit nombre d'années qui s'était écoulé depuis 1783 avait déjà rendu assez évidente l'utilité de l'école et des ingénieurs des mines, pour que le gouvernement révolutionnaire jugeât nécessaire de rétablir cette institution de Lou is XVI, presque aussitôt après la destruction de toutes les institu-

tions de l'ancienne monarchie. L'époque tristement célèbre sous le nom de règne de la terreur durait encore, lorsque des arrêtés du ,comité de salut public, des 13 et 18 messidor an II, établirent une Agence des mines, relevant de la Commission

des armes , poudres et mines, et sous la direction de l'Agence des inspecteurs, ingénieurs et élèves des mines : M. Lelièvre fut nommé alors inspecteur. Des trois membres nommés de l'Agence, deux seulement, MM. -Gillet de Laumont et Le-

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étranger au corps des mines, et qui lui-même n'occupa ce poste que pendant quelques semaines.

Dans cet intervalle, M. Lelièvre fut chargé, par l'Agence, de faire, au laboratoire de la monnaie où il travaillait encore, plusieurs essais de minerais, ou d'alliages métalliques provenant de confiscations diverses, et de donner son avis sur les moyens d'utiliser ces alliages et les métaux qu'on pouvait en retirer. On le chargeait aussi de procurer au laboratoire, qu'on voulait fonder à l'Ecole des mines, les fourneaux et ustensiles nécessaires, en les demandant à la Commission des arts dont

il était membre. Tels-étaient alors le désordre et la pénurie , que quelquefois M. Lelièvre était obligé

de répondre qu'il ne pouvait faire les essais qu'on

lui demandait, faute de charbon, et qu'il devait se borner à faire connaître son opinion sur les minerais qu'on lui avait transmis, d'après leurs caractères Minéralogiques. Le i" Vendémiaire an III (22 septembre 1794), M. Lelièvre devint membre de l'Agence des mines, en remplacement de M. A.det. 1793 avait détruit les académies et autres corporations savantes. La société philomatique , réu-

nion de quelques jeunes gens qui , depuis 1788, ayant pris pour devise : étude et amitié, s'assem.:.

hlaient périodiquement les uns chez les autres pour se communiquer mutuellement les résultats de leurs études et de leurs travaux, restait la seule association scientifique,existant à Paris. Les