Annales des Mines (1845, série 4, volume 7) [Image 254]

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506 NOTICE SUR M. LELIÈVRE.

NOTICES lie-CROLOGICQUES. Le corps des mines s'est toujours fait un devoir de payer, par la voie des .Mmales, un juste tribut

d'éloges et de regrets à ceux de ses membres qu'il

a la

douleur de perdre, et qui ont rendu des services au pays. Depuis quelques années ce pieux usage paraît

tombé en désuétude, et cependant le corps des

mines a fait dans cet intervalle de temps des pertes bien sensibles : plusieurs membres d'un mérite éminent et qui s'étaient acquis des titres nombreux à la reconnaissance publique, lui ont été enlevés. La Commission des Annales a voulu que ces titres fussent reproduits dans un recueil qui est en quelque sorte pour tous les membres du corps un livre

de famille, et elle a pris les mesures nécessaires pour la publication de notices nécrologiques sur

chacun des ingénieurs auxquels cet hommage n'a pas encore été rendu. Déjà les lecteurs des Annales trouveront dans la présente livraison la notice relative à M. Lelièvre; les autres suivront, nous l'espérons du moins, à de courts intervalles. NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR

M. LELIÈVRE , INSPECTEUR GÉNÉRAL DES MINES;

Par M. DE BONNARD.

Claude-Hugues LELihraE, inspecteur général

au corps royal des mines , membre de l'Aca-

démie royale des sciences, chevalier de la Légion

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d'honneur, était né à Paris, le 28 juin 1752. Fils d'un pharmacien, il fut destiné par ses parents à la carrière médicale, et fit ses études, appropriées à Ce but, sous les plus célèbres professeurs de cette époque ;

mais un voyage dans les Vosges et un

séjour assez long sur les mines de Sainte-Marie et de Lacroix déterminèrent sa vocation pour la mi-

néralogie et la métallurgie. En 1783, lors de la création de l'École royale des mines, il se présenta et fut reçu élève. Au bout d'un an, le 24 juin 1784, il tut nommé ingénieur des mines. Il avait visité, comme élève, les mines de l'Auvergne et du Rouergue ; de 1784 à I 788, il fut chargé successivement d'inspecter les exploitations

de la Champagne, de la Bourgogne et de la

Franche-Comté; les ardoisières ces environs de Charleville, où on annonçait une prétendue découverte de houille; les mines et les forges du Dauphiné; celles du Charolais; les mines de la chaîne des Pyrénées, conjointement avec M. Gillet de Laumont, voyage dans lequel lés deux ingénieurs découvrirent le Pyroxène en roche de l'étang de Lherz e le pipy-re.; les tourbières des environs de Beauvais; enfin il fut envoyé, en 1788, sur les mines de houille de Decize , à l'effet d'examiner le parti le plus évantageux à prendre relativement à ces mines.

M. Lelièvre fit connaître, en 1787, dans le Journal de Physiqu e , la roche de l'étang de Lherz,

qu'il désigna sous le nom de Chrrsolithe des volcans, la confondant alors avec le Péridot. L'examen des caractères chimiques du Dipyre lui fit au contraire déterminer cette substance , qu'on vou-

lait rapporter à la Pycnite , comme constituant réellement une espèce minérale particulière. Tome PH, 1845. 33