Annales des Mines (1841, série 3, volume 20) [Image 80]

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Quoi qu'il en soit, cet accident, sur lequel j'ai. cru

devoir insister pour combattre l'opinion que j'ai souvent entendu émettre, que les effets des explosions de chaudières ne pouvaient s'expliquer que par des pressions intérieures énormes, approchant de celle qui est déterminée par l'inflammation de la pondre dans l'âme des bouches à feu, met en évidence le danger d'alimenter les chaudières à haute pression avec des eaux acides qui attaquent rapidement la tôle et diminuent chaque jour son épaisseur et sa ténacité. Les chaudières à très-basse

pression, i atmosphère 1/4 ou / atmosphère 1/2, ne présentent point le même danger : l'explosion est impossible, pourvu que le chauffeur ne surcharge pas les soupapes et maintienne le niveau de

l'eau au-dessus des carneaux qui conduisent la fumée et les gaz chauds. L'action des eaux sur la tôle donne seulement lieu à des fuites d'eau fréquentes, et leur entretien devient une source considérable de dépenses. dans la chaudière d'Avrillé , 200 kilog. de fer aient été portés à la température de 500. , on fait une hypothèse exagérée sur le suréchauffement possible des parois. Cependant, admettons que cela ait eu lieu ainsi. La capacité spécifique du fer étant prise pour unité, 200 kil, de fer, en se refroidissant de 500 à 1530, c'est-à-dire de 3!f.7., pourront céder à l'eau 200 x 347 x 0,12= 8328 unités de chaleur seulement. Ces 8328 unités de chaleur, en se portant sur un petit volume d'eau supposé déjà à 153., dont chaque kilogramme exige par conséquent 497 nouvelles unités de chaleur pour passer 4 l'état de vapeur, ne peuvent former que

DES CHAUDIÈRES A VAPEUR.

EXPLOSIONS

8328 407

= 16,75 kilos, de vapeur, tandis que la masse

.1

d'eau chaude à 153° contenue dans la chaudière remplie

jusqu'à son niveau normal, contient, ainsi que nous l'avons vu, assez de chaleur pour former plus de 134 kil. de vapeur. D'ailleurs, ce n'est pas instantanément que le fer échauffé cède sa taleur à l'eau.

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Les exemples ne manquent pas, et je puis citer quelques mines de houille du département de la Loire (presque toutes celles où il y a des couches incendiées), celles de Rochebelle (Gard), etc., où sont installées des chaudières à basse pression (i), alimentées par des eaux très-acides, sans qu'il y ait jamais eu d'explosion.

Mais l'entretien des chaudières et même des machines à vapeur y est extrêmement dispendieux.

Je ne vois guère d'autre remède à ces inconvénients que l'alimentation avec de l'eau distillée; les machines à condensation extérieure, ou à con-

denseur fermé , dont l'usage commence à se

répandre dans l'industrie, satisfont à cette condition , et seront probablement bientôt les seules dont on fera usage dans les circonstances dont il s'agit.

Résumé et conclusions générales. En résumé, sur les cinq accidents dont nous venons de rendre compte, trois appartiennent à des chaudières qui n'avaient pas été soumises à la pression d'épreuve prescrite par les règlements, et que l'on peut regarder comme offrant des vices graves de construction, dont cette épreuve aurait probablement fait justice. Il est évident que les fonds plats recourbés presque à angle droit sur leur contour, pour se joindre à la partie cylindrique des chaudières, sont une disposition mauvaise, lorsque les chaudières doivent supporter des pressions intérieures un peu considérables. (1) La tension de la vapeur ne dépassait pas dans ces chaudières , alimentées par la pression d'une colonne d'eau

de 4 à 5 mètres au plus, une atmosphère et demie.