Annales des Mines (1841, série 3, volume 20) [Image 79]

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EXPLOSIONS 48 une vitesse initiale de 62 mètres par seconde suffirait pour porter un projectile qui serait lancé

sous une inclinaison de 15 degrés seulement à l'horizon, à une distance de 200 mètres, abstraction faite de la résistance de l'air, qui pour des vitesses aussi faibles n'exerce pas une très-grande influence, tandis qu'il est. très-concevable que l'action de la vapeur ait pu imprimer à notre chaudière une vitesse initiale de 92 mètres, vitesse qui

n'aurait été acquise qu'après un parcours d'une dizaine de mètres sous l'action de la force impulsive.

3° Que la demi-force vive correspondante à une vitesse de 92m,45 imprimée à la chaudière, et de 69'11,34 imprimée à une masse aqueuse du poids

de goo kilog., est seulement égale à 900 ( 675 -,--- 514.662. 2 \.9.8088

X 92,451-9.8088 X 69,34'

Or la vapeur contenue dans les goo kilog. d'eau à 153° que nous avons supposés contenus dans le tronçon postérieur de la chaudière, forme, d'après

les calculs déjà présentés, un poids de 900 X , qui par leur formation seule 0,0963 sont susceptibles de développer un travail moteur 86,67 x 400 =_-. 1.386,720 kilog. égal à 4o.000 1.000 élevés à un mètre de hauteur. La demi-force vive de ce travail calculée ci-dessus n'est que les moteur. Ainsi les déductions que nous venons de présenter n'ont rien que de naturel et de conforme aux principes de la mécanique. Il n'est donc pas certain que l'explosion d'Avrillé ait été déterminée , comme le croit M. Lechatelier,

par un développement rapide de vapeur dû à l'abaissement du niveau de l'eau et au suréchauffe-

ment des parois ; et même, l'état de dégradation

DES CHAUDIRES A VAPEUR.

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de la chaudière, minutieusement constaté par cet habile ingénieur, tend à faire croire que la rupture

a eu lieu sous une pression de la vapeur qui ne dépassait pas la charge des soupapes. Enfin, si l'on veut bien réfléchir qu'il est impossible d'admettre que la totalité ou seulement une partie notable de

l'eau contenue dans une chaudière soit élevée tout à coup à une température beaucoup plus élevée

que celle qui correspond à la pression déterminée par la charge des soupapes, on en conclura, sans que nous ayons besoin d'insister sur ce point, que l'augmentation rapide de tension déterminée par l'arrivée de l'eau sur les parois surechauffées peut être, conformément à l'opinion généralement admise, une cause de rupture de chaudières, d'ailleurs très-solides, très-bien construites, mais que cette augmentation de tension ne peut pas ajouter beaucoup aux effets de projection et de destruction

qui suivent la rupture. Ces effets ne sont pas le résultat d'un simple accroissement de pression quelque énorme qu'il soit. Il faut; pour les produire, une pression prolongée, pendant que les corps lancés cèdent à cette pression ; en un mot il faut un travail moteur, et celui qui peut être dû à la Vapeur et à la petite portion d'eau suréchauffées , ou plus exactement à la quantité de chaleur emmagasinée dans les parois solides de la chaudière, sera généralement, dans les chaudières à haute pression, une petite fraction de celui que peut développer la niasse d'eau totale contenue dans la chaudière, et amenée à la température correspondante à la pression déterminée .par charge des soupapes (1). (1) Ainsi on admettra sans doute qu'en supposant que,