Annales des Mines (1841, série 3, volume 20) [Image 71]

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chambre fermée par des cloisons légéres eti briques, et faisant partie d'un bâtiment clos sur deux faces par des murs en pierres de cr,6o d'épaisseur, et, sur les deux autres faces, par de simples cloisons en planches. La cheminée, adossée à l'un des murs du bâtiment et au massif du fourneau, avait 15m dé hauteur, et 2m de largeur à sa base. Dans l'un (les angles du bâtiment était un petit cabinet et un lit pour le chauffeur qui n'était pas .de service. ( Voir le plan, Pl. IV, fig. 2.) Le 26 avril 1839, l'un des chauffeurs, s'étant absenté, fut remplacé par un nommé Jean-François , forgeron de la carrière, qui avait déjà chauffé plusieurs fois, mais qui était peu exercé, et pas-

sait en outre pour être ivrogne. François commença sa pose à minuit, et le chauffeur de jour fut se coucher sur le lit dont nous avons parlé, où il dormait au moment de l'explosion.

A trois heures du matin , le clerc d'à bas (surveillant des travaux du fond) , qui logeait dans la

maison de direction située à 200 mètres de distance , entendit une détonation très-forte ; il

s'habilla à la hâte et courut à la machine, où il arriva deux ou trois minutes après l'explosion. La cheminée était renversée, le bâtiment rasé ; auprès

de ces ruines était le cadavre de François. Le chauffeur qui dormait sur le lit était enseveli sous les décombres et poussait des cris de détresse;

le surveillant courut à son secours, et le dégagea.

Il n'avait d'autre blessure qu'une brûlure à la joue , produite par un morceau de coke embrasé, 'ou de fer rougi. D'autres personnes, réveillées par le bruit de l'explosion, accoururent sur les lieux, eton examina de plus près les effets de l'explosion. 1:Le - cadavre du chauffeur était au. point E du

DES CHAUDIÈRES A VAPEUR.

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plan, couché sur le dos, les pieds en avant; il était

tout brûlé : la partie postérieure du crâne était emportée. Les bouilleurs restaient intacts sur les débris du fourneau ; ils étaient seulement tombés sur le devant, et un peu déviés de leur direction. L'eau chaude jaillissait encore par les tubulures, au moment de l'arrivée du surveillant. Une feuille de tôle entièrement développée et formant un anneau complet du cylindre était demeurée attachée aux tubulures. Cette feuille est désignée par le n° sur les,fig. 3 et 4, Pl. IV. La partie postérieure de la chaudière, formant plus de la moitié

de celle-ci, fut retrouvée à la distance de 190

mètres, au pied d'un gros chêne, qui l'avait arrêtée dans son trajet ; elle pesait 675 kilog. La calotte opposée, à laquelle adhérait seulement une bande annulaire de tôle marquée du n° i sur la fig. 4, Pl. IF, avait été lancée jusqu'au point C du plan, à la distance de 7o mètres. Les feuilles de tôle, 3, 4 et 5, furent retrouvées, dans l'intervalle, au point D elles n'étaient plus que faiblement adhérentes les unes aux autres. Une assez grande quantité d'eau avait été projetée avec le corps de chaudière ; car l'espace G du plan a été trouvé couvert d'eau, et était encore mouillé deux heures après l'événement. A l'arrivée de M. Lechatelier, il a pu voir encore sur les ardoises empilées dans le voisinage de l'espace G, les traces que le dépôt contenu dans l'eau y avait laissées. La partie postérieure de la chaudière, avant de s'arrêter au pied du chêne B, avait frappé le sol au point 1 où elle avait laissé une empreinte de ora ,5o de profondeur sur im,5o de long; elle avait ensuite ricoché, rompu deuxsouches d'arbres 2 et 3 et frappé le chêne B, dont elle avait entamé l'écorce à 2 è-