Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 186]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

364

THÉORIES DE LA CÉMENTATION

pendant que ce fait important ait été mentionné par les anciens métallurgistes. M. Berthier a donc rendu service à la science en traitant ce sujet pour la première fois en 1814 (i) , à l'occasion de remploi ingénieux que M. Aubertot était parvenu à faire des flammes sortant des hauts-fourneaux à fonte de fer et des feux d'affinerie. Toutefois, dans ce mémoire , où l'attention de l'auteur était naturellement portée sur la production et les effets du courant gazeux qui traverse les fourneaux, on ne trouve que le passage suivant qui ait rapport à la question que je traite : en parlant des gaz qui sor-

tent du gueulard des hauts-fourneaux, l'auteur s'exprime ainsi

« On sait que ces gaz ordinairement transpa» rents et incolores , et qu'on avait crus pendant longtemps ne contenir que de l'eau et de l'acide carbonique sont en grande partie composés d'oxyde de carbone et d'hydrogène carboné, et par conséquent éminemment combustibles. Ils se forment au milieu des charbons embrasés )) que traversent les courants incandescents lors))

que ceux-ci ne contiennent plus assez d'air pour opérer la combustion. »

-

Le même mémoire ne contient d'ailleurs aucune indication de la pensée que ces gaz puissent contribuer à réduire le minerai de fer, ou même exercer dans les fourneaux aucune action chimique.

L'idée capitale d'une formation d'oxyde de (1) Sur plusieurs moyens imaginés pour employer la flamme perdue des hauts-fourneaux , etc. ; par M. Berthier, ingénieur des mines. Journal des mines, tome 35, page 375 (1814).

365 carbone dans les hauts-fourneaux, non pas seuleET DES FOURNEAUX A TUYÈRES.

ment par la. distillation du charbon de bois dans la partie supérieure de l'appareil , mais bien par la réaction mutuelle de l'oxygène atmosphérique et de la partie fixe de charbon, se trouve émise

pour la première fois en 1822 par M. Élie de Beaumont (1); on lit, en effet, dans son mémoire, le passage suivant :

« L'oxygène contenu dans le minerai et celui que lancent les soufflets ne sont pas tout à fait suffisants pour brûler un poids de carbone égal à celui du charbon consumé-, même en dimi nuant celui-ci de 0,02 pour avoir égard aux à ce qu'il cendres qu'il contient ; cela tient, contiet un peu d'eau, ce qui , à la vérité peut être en partie balancé par l'hydrogène qu'il contient aussi et qui absorbe plus d'oxygène qu'un poids égal de carbone; 2° à ce qu'il n'est pas entièrement converti en acide carbonique : aussi, à mesure qu'on avance, la différence entre le

charbon employé et le carbone qui devrait être brûlé, augmente, parce que le fourneau s'échaufflint de plus en-plus, il se j'Orme plus d'oxyde de carbone. » M. Berzelius, en décrivant sommairement dans son Traité de Chimie la fabrication de la fonte de fer, présente les réflexions suivantes : «Pour entretenird'une manière avantageuse la marche de l'opération (du haut-fourneau), il faut » plus d'expérience que de connaissances théoriques ; car, par ces dernières , on n'a encore rien (1) Notice sur les mines de fer et les forges de Framont Annales et de Rothau ; par M. L. Eue de Beaumont. des mines, 1" série, tome 7, page 547.