Annales des Mines (1841, série 3, volume 19) [Image 184]

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THÉORIES DE LA CÉMENTATION

des vues toutes nouvelles sur la réduction des oxydes dans une enceinte fermée en présence du carbone. En .visitant en 1829 , avec mon ami M. J. Reynaud , les usines à zinc du nord de l'Allemagne , où l'on prépare ce métal en chaufflint en vase clos un mélange d'oxyde de zinc et d'escarbilles de coke, je remarquai avec étonnement que l'on regardait comme une circonstance

indifférente au succès de l'opération l'intimité plus ou moins grande du mélange entre ces deux réactifs solides. Des expériences décisives, faites sur ma demande dans j'usine d'Iserlohn (Westphalie) ne me permettant pas de douter de ce fait si évidemment contraire aux idées reçues, je fus amené à voir sous un jour tout nouveau la théorie de la réduction de l'oxyde de zinc, et à penser que l'oxyde de carbone , qu'on regardait jusque-là comme un des résidus inutiles de l'opération , en était au contraire l'agent par excellence. J'exposai ces nouvelles idées dans un mémoire que le conseil de l'école des mines m'avait chargé de rédiger sur la fabrication du Zinc, et qui, depuis le mois de février 183o , est déposé sous le n°25 à la bibliothèque de l'école des mines et mis à la disposition du public. Après y avoir indiqué, comme je l'ai fait dans le présent

mémoire, que, d'une part, l'oxyde de carbone passe à l'état d'acide carbonique en réagissant en vase clos sur l'oxyde de zinc, et que, d'un autre Côté , cet agent gazeux réductif est sans cesse ré-

généré par le contact mutuel de l'acide carbonique et du charbon en excès, j'ajoutais textuellement « 11 résulte de cette manière de voir que fat» mosphère d'oxyde de carbone qui baigne toutes

ET DES FOURNEAUX A TUYÈRES.

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les substances contenues dans la cornue , est le véhicule qui sert à porter sur le charbon l'oxy-

gène de l'oxyde de zinc. Si cette théorie est

juste , il en résulterait que deux masses séparées de charbon et d'oxyde de zinc, placées dans une enceinte fermée mais pouvant donner issue aux gaz, réagiraient l'une sur l'autre de telle manière que ces deux masses se volatiliseraient entièrement si elles étaient l'équivalent l'une de l'autre, et si l'enceinte primitivement remplie d'acide carbonique ou d'oxyde de carbone était exposée à la température à laquelle l'acide carbonique peut réagir .sur le charbon. » Cette théorie, qui m'avait été ainsi suggérée par l'étude d'un phénomène métallurgique, m'ouvrait

un vaste champ d'expériences : je commençai

d'abord par vérifier le fait curieux de la réduction de l'oxyde de zinc sans contact de charbon, tel que me l'avait indiqué la théorie nouvelle ; encouragé par le succès que j'obtins , je prévis dès lors qu'on pourrait appliquer les mêmes principes à la cémentation des oxydes en général, et même des

métaux, en présence du charbon. Mais les recherches que je commençai à ce sujet furent in-

terrompues pendant longtemps par les suites d'une grave blessure, puis par de nouveaux devoirs. Toutefois, divers voyages métallurgiques, entre-

pris de 1833 à 1835 en Espagne, en France, en Belgique et en Allemagne , nie fournirent de

nombreuses occasions de vérifier et de développer les vues théoriques que j'avais déjà émises. Je pus enfin, en janvier 1836, baser sur ces observations une théorie générale de la cémentation des oxydes, qui a eu l'assentiment général, à laquelle aucune objection n'a été bite", et qui a répondu , ce me