Annales des Mines (1839, série 3, volume 16) [Image 86]

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BASSINS HOUILLERS

5 2. Mines de Durban.

Si l'oni quitte le bourg de Tuchan , et qu'on se

dirige vers Durban, par le chemin direct, on laisse bientôt à droite et à gauche les derniers vestiges de la formation crayeuse , et on entre tout à fait dans un terrain de transition, corne posé de schistes argileux gris, verts ou rougeâtres;

de schistes argilo-quartzeux passant au grès grauwake; enfin de calcaires de couleurs différentes , mais dont la dominante est cependant le noir enfumé. Dans ce cas on voit toujours la masse traversée par des filets de calcaire spathique.

Cette série de roches est fort souvent percée par des filons, ou plutôt par des amas lenticulaires de porphyres absolument placés comme dans les terrains du Finistère, des Côtes-du-Nord et du. Morbihan. Un peu avant d'arriver à Villeneuve, on rencontre dans un ravin des schistes très-carburés contenant des veinules de véritable graphite, ce qui occasionna dans cet endroit une recherche exécutée par les ordres de M. de Cascastel. Au-dessus de ces schistes se voient des calcaires également carbonifères qui ont fourni plusieurs orthocératites, mais ces fossiles sont en général assez rares.

C'est non loin de Villeneuve que se trouve la mine de Balança ouverte à la jonction du terrain de craie et des schistes de transition. De Villeneuve à Durban la route offre, sur la 'rive gauche, des schistes avec calcaires interstrati-fiés. Les calcaires renferment souvent des nodules .de schistes et souvent des espèces d'amandes calcaires d'une autre teinte. Ces phénomènes n'appartiennent toutefois qu'a une partie de la route,

DE LA CHAÎNE DES PYRÉNÉES.

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car lorsqu'on arrive par le travers du ravin de Sainte-Rafine, on voit des schistes généralement noirs, carburés, recouverts par un terrain de calcaire horizontal renfermant beaucoup de gypse au point de contact avec le système schisteux. Bientôt on est à Durban. Lorsque je fis ce voyage pour la première fois, on m'avait si souvent répété qu'il existait un vaste terrain houiller sur la rive droite de la Berr et de l'autre côté de Durban, que je résolus d'arriver à

cette localité par un autre chemin. C'est par la vallée de Nouvelle que je commençai cette étude si intéressante. Après avoir étudié les gypses et les grès verts que j'avais déjà reconnus à une autre époque, je suivis le petit sentier qui, longeant le ruisseau, s'élève insensiblement jusqu'au point de partage qui verse certaines eaux dans la Berr et d'autres dans le Verdouble.

Chemin faisant, j'ai découvert au fond de la gorge qui limite la vallée et au milieu des couches de calcaire marneux, des térébratules de la craie fort nombreuses, des peignes et quelques ammonites.

Un peu plus haut les couches renferment de belles bélemnites parmi lesquelles il s'en trouve d'essentiellement caractéristiques , mais qu'il est malheureusement impossible de détacher. Non loin de cet endroit, s'arrondit en dôme une butte amphibolique de peu d'étendue , qui a légèrement modifié le terrain avoisinant. Le calcaire est devenu plus dur , plus cristallin,

Sur le point culminant dessiné par un petit plateau cultivé, les mêmes marnes fournissent plusieurs espèces de gryphées, mais en descendant vers la Berr, on atteint un terrain calcaire