Annales des Mines (1839, série 3, volume 15) [Image 154]

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AÉRAGE

DES MINES,

celui du cylindre en cristal, et dont la hauteur est assez grande. Cette cheminée est à double paroi; la paroi interne descend un peu dans le

En définitive, aucun des appareils d'éclairage connus jusqu'ici, ne peut mettre le mineur compiétement à l'abri des chances d'inflammation,

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corps de la lampe, où elle s'évase en forme d'entonnoir renversé. La cheminée se termine par un orifice rétréci, qui n'est garni d'aucune toile

métallique. La hauteur totale de la lampe, y compris la cheminée, est de onl,4o à om,44.

La lampe de M. du Mesnil offre le même degré de sûreté que celle de Roberts, tant qu'elle est intacte. Ainsi des expériences, faites à Paris et à Saint-Etienne, constatent qu'un mélange explosif , beaucoup plus inflammable que ceux qui se rencontrent dans les mines, ne fait pas sortir la flamme. ll paraît, en outre, qu'on a essayé, à Saint-Etienne, de jeterdes gouttes d'eau froide surie cristal, lorsque le gaz brûlait fortement dans l'intérieur, et qu'il a résisté à cette épreuve. Enfin, cette lampe éclaire mieux qu'aucune autre, ce qui est aussi un point de la plus haute importance. Cependant on ne peut placer une confiance absolue dans la solidité du cristal , qui est ici le seul corps intermédiaire entre la flamme et le mélange explosif. On ne peut se flatter qu'il résiste toujours, et d'une manière certaine, à la chute de la lampe, au choc de corps durs, ou même à un refroidissement accidentel; car un verre parfaitement recuit peut supporter une épreuve, à laquelle un autre verre, soumis à la même préparation, ne résistera pas (r). (1) 'Un l'apport détaillé contenant les expériences faites à Saint-Etienne , par M1V1. Gervoy et Gruner, sur la lampe de M. du Mesnil, avec une description complète de cet appareil, sera inséré prochainement dans les Annales.

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dans un mélange explosif, et il est permis de douter qu'on puisse en construire de semblables. La lampe ,

de Davy offre beaucoup moins de sécurité qu'on ne le croit généralement, et c'est à tort que l'on a

toujours mis sans examen, sur le compte de la négligence des ouvriers, des accidents dont une partie a dû provenir de la larnpe,qu'on leur avait donnée, comme entièrement sûre, bien que son illustre inventeur eût constaté lui-même et fait

connaître son insuffisance, dans le cas où elle était

frappée par le vent d'un soufflard, ou d'un courant explosif' médiocrement rapide. La lampe de Roberts mériterait certainement la préférence sur toutes les autres, si elle fournissait une quantité de lumière suffisante, et si elle n'était pas trop salie parla poussière de la houille. Il est à désirer qu'elle soit essayée sérieusement et sur une grande échelle, dans les mines à grisou.

La lampe de M. du Mesnil ne doit pas être rejetée, comme n'offrant pas le degré de sûreté convenable. Il est en effet peu probable que la fragilité du cylindre en cristal , qui peut d'ailleurs être mieux abrité qu'il ne l'est, dans les premières lampes d'essai, présentées par M. du Mesnil , soit la source d'un danger plus grand, que la perméabilité à la flamme de la gaze métallique de la lampe de Davy, sous l'influence d'un courant d'air. La plus grande quantité de lumière fournie par

l'appareil du Mesnil , permet aussi au mineur d'apercevoir plus facilement les dangers d'éboulement, et de s'y soustraire à temps.

Quelque utile qu'il soit de perfectionner les