Annales des Mines (1839, série 3, volume 15) [Image 153]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

,;!"'

AÉRAGE 3oo des mines a fait venir de Londres, prouvent qu'elle

est complétement sûre dans toutes les circonstances , et au milieu des mélanges les plus explosifs , qui se .j rencontrent dans les mines de houille.

Ainsi la vitesse du courant, l'agitation de la lampe au milieu de l'air explosif, ne déterminent jamais le passage de la flamme au dehors. Devant la commission de la chambre des communes, on

a dirigé sur cette lampe un jet de gaz inflam-

mable, composé de trois ou quatre parties en volume d'hydrogène pur, et d'une partie de gaz de l'éclairage. La lampe de Roberts a parfaitement résisté à cette épreuve. Les lampes de Davy, de Stevenson, et toutes les autres soumises au même essai, ont laissé passer la flamme. Dans les essais

que j'ai faits moi-même , j'ai employé du gaz hydrogène pur, et je n'ai réussi qu'une seule fois, contre beaucoup de tentatives inutiles , à faire passer la flamme à travers les trous destinés à l'introduction de l'air. J'ignore si l'usage de la lampe de Roberts, malgré sa supériorité incontestable, sous le rapport de la sûreté contre l'inflammation du gaz, s'est répandu dans les mines d'Angleterre. On peut craindre que le cylindre extérieur en cristal ne vienne à casser, ce qui réduit l'appareil à une lampe de Davy ordinaire. Ce danger me parait peu important, parce que le cristal est si bien protégé que la fracture sera un accident bien rare, si même il arrive jamais. Une objection beaucoup plus forte, contre l'emploi de cette lampe dans les mines, consiste en ce qu'elle doit donner moins de lumière, que la lampe de Davy, qui ; elle-même, éclaire déjà

DES MINES.

aôt

fort mal , et qu'il est à Craindre que leà trous destinés à l'introduction de l'air, et les ouvertures des deux rondelles superposées, en gaze métallique très-serrée , que l'air doit traverser, soient ob-

strués, en peu de temps , par la poussière de houille. Elle pourrait coûter à peu près le double de la lampe de Davy ordinaire ; mais elle aurait plus de solidité, et d'ailleurs, l'élévation du prix, dans ces limites , ne serait pas une objection raisonnable , contre son emploi. M. E. du Mesnil a présenté , en i838, à l'Académie des Sciences, et à M. le directeur général des ponts et chaussées et des mines, une lampe

établie sur un principe analogue à celui de Roberts. Toutefois l'exécution est fort différente.

Dans la lampe. de M. du Mesnil (PI. VII,

le réservoir d'huile est établi latéralement, et l'huile arrive à la mèche par un conduit, placé au-dessous de la plate-forme circulaire P. La mèche est plate, en coton tressé. L'air nécessaire à la

fig. 4),

combustion, est amené sur les deux faces, par deux conduits inclinés C,C', coiffés d'une gaze métallique en fil de fer ou de laiton, que l'on peut changer très-facilement, quand elle est usée.

Le cylindre en toile métallique de la lampe de Davy est supprimé, et remplacé par un cylindre en cristal recuit, très-épais, M; la plate-forme supérieure P' repose sur ce cylindre, qu'elle déborde de deux centimètres environ. Le cristal, serré entre les deux plates-formes P et P', est protégé par des tiges en fil de fer, assez écartées,. pour ne pas intercepter une portion notable de la lumière.

Au-dessus de la plate-forme supérieure P', s'élève une cheminée d'un diamètre moindre que