Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 258]

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RECHERCHES

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lieu à une autre remarque qui conduit par une troisième voie à une conclusion analogue. Ces filons ont été, sans aucun doute , les orifices par lesquels se sont épanchées les assises de laves, auxquelles on les voit souvent s'unir, et à chacune desquelles il est probable qu'un ou plusieurs filons viennent s'arrêter. Or, si l'émission

de ces laves avait eu lieu lorsque les

assises

avaient leur position actuelle, la lave de chaque filon n'aurait pu s'étendre qu'au-dessous de son ouverture , sans jamais monter au-dessus , et par conséquent chaque filon, en s'articulant avec une couche inclinée , ne ferait que se couder comme la barre supérieure d'un F, au lieu de s'étendre de part et d'autre comme celle d'un T. Cette disposition, si elle était générale , ferait que le nombre des assises de laves, serait beaucoup plus grand dans la partie des escarpements, la plus éloignée de l'axe de la montagne, que dans la partie qui en est la plus voisine. De là il résulterait nécessairement que les, assises supérieures des escarpements iraient en s'éloignant des inférieures dans le sens de la pente générale du

système, et qu'il y aurait entre les unes et les autres un défaut marqué de parallélisme. Cependant quoique l'oeil soit un instrument très-sensible, si non pour mesurer, du moins pour reconnaître -un défaut de parallélisme entre deux lignes peu

éloignées, je n'ai pu en apercevoir la moindre trace dans aucune partie des escarpements du Valdel-Bove. J'y ai trouvé des points, où les couches présentaient quelques perturbations locales; niais

nulle part je n'ai observé que les plans des cou-

ches supérieures allassent en s'écartant d'une manière constante de ceux des couches inférieu-

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res. Or, si cet écartement n'a pas lieu, il faut que la lave sortie par les filons se soit étendue indifférem-

ment de part et d'autre du point de sortie, ce qui suppose une horizontalité primitive à peu près exacte , dans l'ensemble de ces surfaces , dont une partie est aujourd'hui si sensiblement inclinée. 4° Le parallélisme général que conservent, dans toutes les positions , les assises du Val-del-Bove, et qui constitue un des traits les plus frappants du facies général de ces escarpements , ne peut avoir lieu qu'autant que les assises de matières fragmentaires ou pulvérulentes, plus ou moins agglutinées , qui forment plus de la moitié de

la hauteur totale du système, cOnservent , aussi

bien que les assises de matières fondues, des épaisseurs à peu près constantes. La finesse des éléments, dont un grand nombre de ces assises sont composées, et la forme anguleuse des fragments qui se trouvent en abondance dans quel-

ques unes d'entre elles , conduit à les consi-

dérer comme le résultat des déjections de cendres

et de lapilli , qui ont dû accompagner les éruptions des laves sorties par les ouvertures des filons.

On concevrait aisément que des matières de

cette nature , tombant en pluie sur une surLee unie et peu inclinée , y produisissent une assise d'une épaisseur à peu près uniforme sur une certaine étendue ; mais si la surface, sur laquelle cette pluie de cendres aurait été reçue, avait présenté des inclinaisons considérables, par exemple de 25 à 300, le fait général d'une pareille uniformité ne pourrait plus se concevoir. En effet, pourquoi les cônes de scories ou de cendres, produits par les éruptions volcaniques, présentent-ils généralement des arêtes rectilignes d'une si