Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 10]

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A SA TNT-ÉTIENNt.

CARRONISATION DE LA HOUILLIt

en effet opérer sur des cokes provenant de la même

houille, et j'ai été obligé, pour m'en procurer, de faire dans un des fours de la Bérardière , une cuite avec de la houille du puits des Genêts de la Ricamarie , la seule traitée en plein air dans le voisinage de Saint-Etienne et contenant d'ailleurs au

moins autant de soufre que la moyenne des houilles de ce pays. M. Locard, préparateur de ayant eu l'oblichimie à récole des mineurs' le soufre dans cette houille geance de rechercher qu'elle a fournis, n'a trouvé et dans les deux cokes des différences inentre eux, sous ce rapport, que

signifiantes. Les deux cokes, après deux analyses

pour chacun d'eux, ont donné à peu près 0,58

pour cent de soufre, et la houille 0,78 pour cent. Il faut remarquer, au reste, que dans les fours une moitié du soufre de la pyrite se dégage par la seule action de la chaleur, au moins aussi facilement qu'en plein air, et quant au grillage du protosulfure , il est fort possible que l'augmentation de déchet de la carbonisation en tas compense l'inégalité qui existe sous le rapport du grillage dans les deux méthodes. Par suite des considérations précédentes, les fours ont remplacé sur la plupart des chantiers la fabrication en plein air. Elle n'existe plus aujourd'hui qu'à Frontignat , à la Ricamarie et à Rochela-Molière. Encore celle de Frontignat va être remplacée prochainement par des fours. La méthode eri- plein air continuera cependant à être employée, parce que, n'exigeant qu'un matériel

très--facile à transporter, elle se prête mieux à l'industrie des ouvriers marchands de coke, qui se placent temporairement sur les diverses mines dont les menus ne trouvent pas d'écoulement suffisant.

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On peut évaluer à environ 55.000 tonnes -la quantité de coke fabriqué, . annuellement dans l'arrondissement de Saint-Etienne , dont 38.000

faits clans les fours et 17.000 en plein air.

S IV. Des produits accessoires de la carbonisation. Les procédés ci-dessus décrits sont ceux qui s'appliquent généralement à la carbonisation de la houille, parce qu'on ne cherche à en retirer que du, coke. Mais il y a dans l'arrondissement de Saint-E tiennequelques établissements où on recueille aussi certains produits volatils ; ils sont même quelquefois l'objet principal de la carbonisation.

Les produits utiles de la carbonisation, autres que le coke, sont le noir de fumée, le goudron, l'huile empyreumatique et le gaz hydrogène carboné. Les proportions relatives de ces divers produits varient beaucoup suivant la manière d'opérer la carbonisation et suivant les diverses qualités de houille. Sous ce rapport, on peut distinguer les houilles de la Loire en 3 classes : 10 les houilles grasses et tendres, essentiellement maréchales , qui brûlent en se boursouflant et même

en se fondant presque complétement; 20 les houilles grasses et dures, qui brûlent avec une chaleur plus soutenue, en se boursouflant moins; 3° les houilles sèches:, brûlant sans se boursoufler. Ces diverses espèces se rencontrent souvent associées dans les couches d'une même concession.

On peut citer, dans les exploitations actuelles, J° comme houilles grasses et tendres, celles de la Grande-Croix , de la Gourle, du Reclus à Rive-