Annales des Mines (1836, série 3, volume 10) [Image 9]

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CARBONISATION DE Li DOUILLE

dans la carbonisation à l'air par suite de pluies ou .cle coups de vent qui quelquefois font perdre des tas tout entiers (i). Maiue oeuvre. La conduite de la carbonisation

en plein air demande beaucoup de soins pour empêéher que les trous ne s'engorgent ou que la masse ne s'affaisse, et pour remplacer lors de f étouffement les cendres qui seraient entraînées par le vent: On est aussi obligé de se procurer de feau Par suite, la main-d'oeuvre, y compris l'entretien du matériel, y est plus chère d'environ un tiers. Cette différence n'est d'ailleurs pas compensée , dans une fabrication suivie , parles frais de construction des fours. Qualité du coke. Le coke fabriqué en plein air est cuit beaucoup moins également, est plus lourd, plus friable, et brûle moins facilement que l'autre. 11 a cependant été longtemps préféré à celui des fours pour la plupart des usages, comme étant mieux désoufré, à cause de la plus grande surface que la houille présente à l'air dans les tas. Il paraît toutefois que cette différence entre les quan-

tités de soufre des cokes obtenus par les deux méthodes est très-peu considérable , et comme le coke des fours est presque toujours meilleur sous (i) On a cherché à Alais à diminuer ces déchets par une méthode mixte qui consiste à carboniser la houille sur des aires rectangulaires, entourées de murs percés d'ouvreaux

qui servent à pratiquer à la manière ordinaire des trous coniques dans la houille et à graduer l'action de l'air en fermant ces ouvreaux à volonté. La partie antérieure du four est fermée par un faux-mur monté à chaque opération et sert au défournement du coke. C'est surtout dans des fours de cette espèce que la méthode de défournement du Creusot serait avantageuse,

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les autres rapports, il est généralement préféré maintenant, même Pour les usages où la présence du soufre présente le plus d'inconvénients. Ainsi, la grande carbonisation en tas de Terrenoire, créée -la première dans ce pays en 1823 pour alimenter les deux hauts-fourneaux, a été entièrement rem-

placée par 4o fours. Il en est de même pour les

-trois fonderies à la Wilkinson de Saint-Étienne, et

même pour les fineries de la forge de Jalon,

quoique la densité du coke fait en tas soit avantageuse dans ces derniers fourneaux. Les usines fer de la Nièvre, qui sont alimentées par les mines de Saint-Étienne, et qui autrefois inséraient dans leurs marchés que le coke serait fait en tas, demandent maintenant le coke des fours; et cet état de choses dure , à ma connaissance, depuis plusieurs années. Je citerai enfin à cet égard l'expérience 'de M. Hutter de Rive-de-Gier. On sait que cet habile manufacturier, dont la mort récente est une si grande perte pour l'art de la verrerie, est

parvenu à remplacer le bois par le coke dans ses fours à sole tournante pour l'étendage des vitres, et il faut que le coke soit bien désoulré pour ne

pas gâter le verre. Or, M. Hutter m'a affirmé

qu'il ne mettait pas la moindre différence sous ce rapport entre les cokes faits en tas qu'il employait d'abord, et ceux des fours par lesquels il les avait remplacés. Ces dépositions si concluantes en faveur du coke des fours étant contraires aux idées théoriques admises assez généralement, j'ai cherché à. constater directement les quantités de soufre contenues dans les deux espèces de. coke. Comme la

plupart des anciennes meules sont actuellement remplacées par des fours, je n'ai pu multiplier cette comparaison autant que je l'aurais voulu. Il fallait

Tome X, 1836.

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