Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 118]

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EXPÉRIENCES SUR L'ÉCOULEMENT

extrémités portaient sir des vis. Les surfaces supérieures en étaient bien dressées; et, à l'aide des vis, on les disposait de manière que le plan passant par ces deux surfaces fût parfaitement horizontal. A chaque expérience, l'horizontalité était vérifiée à l'aide d'un niveau à bulle. d'air , et elle était rétablie s'il y avait lieu : la distance du plan au seuil du déversoir se prenait également avec exactitude. Sur le milieu des bandes, et parallèlement à la di-

rection du canal, on posait une règle portant dix

tiges en cuivre, terminées en pointe, pouvant glisser et descendre chacune dans une coulisse, divisées en millimètres, et un nonius tracé Sur la coulisse indiquait les dixièmes de millimètre. Elles étaient espacées de cinq, en cinq centimètres environ; la pointe de la première se trouvait immédiatement au-dessus del'arête intérieure du seuil. Lorsque M. Castel avait à faire une expérience Manière de Precéder- il commençait par s'assurer que le déversoir con-

venable était bien établi, et que toutes les parties de l'appareil étaient bien disposées. Ensuite, et à l'aide du robinet-vanne, il faisait donner au canal une certaine quantité d'eau par un des trois fontainiers qui l'assistaient ; il montait à son poste près du déversoir, et il faisait augmenter ou diminuer cette quantité, à raide d'un second robinet,

jusqu'à ce qu'il eût à peu près la charge vou-

lue il aurait fallu de trop longs tâtonnements pour y arriver avec une entière exactitude, et elle n'était pas nécessaire aux résultats qu'on avait à en déduire, ainsi que nous le verrons par la suite.

Lorsque le régime du courant était bien établi, M. Castel baissait toutes ses tiges, il amenait leurs pointes au contact de .1a surface fluide, et il les y

mettait aussi exactement qu'il lui était possible.

DE L'EAU PAR LES DÉVERSOIRS:

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Cette opération était longue et délicate, elle exigeait de la part de l'observateur autant de discernement que de conscience ; quelques précautions qu'on eût prises, la surface fluide n'en éprouvait pas moins des oscillations de hausse et de baisse,

très-petites à .1a vérité dans la plupart des cas; mais

encore, dans tous, n'en fallait-il pas moins apprécier leur amplitude et en prendre le terme

moyen. Lorsque M. Castel avait fait tout ce qu'il pouvait à cet égard il descendait, et il allait au bassin de jauge pour déterminer la dépense. Après s'être convaincu de ses propres yeux que le bassin était bien à sec, et que les soupapes de fond étaient bien fermées, il prenait en main son compteur, marquant les quarts de seconde ; il recommandait l'attention au fontainier placé près de l'auge dans laquelle tombait l'eau sortant du déversoir, et, l'oeil fixé sur l'aiguille du compteur,

il donnait le signal par un mot hautement prononcé. Sur-le-champ l'auge était brusquement retirée, et l'eau entrait dans le bassin. On l'y lais-

sait couler jusqu'à ce qu'elle fût aux environs d'une marque indiquant trois mètres cubes d'eau. Alors

M. Castel, revoyant le compteur, attendait l'instant convenable pour donner son second signal il le .donnait, et de suite l'auge était subitement reportée sous le déversoir. Cela fait, il prenait note du nombre de secondes et fractions de secondes qu'avait duré l'écoulement. I; retournait ensuite aux tiges : il examinait s'il n'était survenu aucun changement dans la hauteur de l'eau, il revoyait tous ses points de contact, et il inscrivait la longueur de chaque tige. Cette longueur, retranchée de la distance du plan de niveau au seuil, donnait l'élévation au-dessus du