Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 115]

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DE L'EAU PAR LES DÉVERSOIRS.

EXPÉRIENCES SUR L'ÉCOULEMENT

ertire rectangulaire ouverte dans sa partie supérieure, c'est-à-dire par un déversoir. Une formule donne la dépense ou le volume d'eau écoulé en une seconde; lorsqu'on connaît la largeur du déversoir et la hauteur de la surface de l'eau qui y passe au-dessus de son seuil; c'est la charge. Plusieurs auteurs,. entre autres Dubuat , Eytelwein , Bidone , et, dans ces derniers temps, MM. Poncelet et Lesbros se sont occupés de l'établissement d'une telle formule, et de déterminer, à l'aide de l'expérience, le nombre ou coefficient, par lequel il finit multiplier la dépense qu'elle

donne, pour la réduire à celle qui a lieu en réalité. La formule généralement admise est = m. V 2g LH 1/H dans laquelle

17l. 2,953 LH

trif

Q est la dépense L la largeur du déversoir H sa charge; m le confident à déterminer.

il est encore une formule à laquelle le raisonnement conduit d'une manière plus directe. mi. 2,953 Lg

Ici h est la quantité dont la surface fluide s'est infléchie lorsqu'elle est arrivée verticalement au-dessus du seuil. On sait que l'eau qui coule dans un canal, à l'approche d'un barrage ou dé-

versoir, se courbe et s'infléchit vers le seuil : H, ou la charge, est la hauteur de l'eau avant l'inflexion,

et H-h est la hauteur après, ou l'épaisseur de la lame fluide mesurée directement au-dessus du seuil.

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M. Castel avait eu à jauger,- en 1834, un cours

d'eau, d'environ un mètre cube et demi par seconde, que la ville devait concéder : il fit son opération à l'aide d'un déversoir et de la formule ordinaire. Ce qui lui fut dit, peu de temps après,

des résultats erronés que cette méthode aurait donnés, dans une mesure qui venait d'être faite ailleurs, lui inspira de fortes craintes sur l'exacti-

tude de son propre résultat, de celui qu'il avait admis pour son cours d'eau, et qui allait servir de base à une transaction. Il revit dans tous leurs détails, et la formule, et les expériences qui avaient porté à l'admettre, et qui avaient donné son coefficient. Les expérience lui parurent incomplètes, et souvent contradictoires. Dans la formule, il voyait

H, dans LH, représenter la hauteur de l'orifice de sortie, tandis que cette hauteur est évidemment H-h ; sou esprit droit et positif répugnait à une telle hypothèse. Il résolut alors de faire luimême des expériences, et d'en conclure une méthode qui le mît à même de répondre des déterminations qu'il aurait ultérieurement à faire.

Appareils et expériences. On venait d'établir, au château d'eau de Toulouse, un appareil pour des expériences d'hydraulique, notamment pour des orifices fermés dans tout leur pourtour (1), M. Castel y ajouta un ap(i) Je dois donner ici une idée de cet appareil, et d'abord du bâtiment qui le renferme. Le château d'eau de Toulouse est de même genre que celui du Gros-Caillou à Paris , toutefois il est d'une forme plus élégante. Le corps ou soubassement en est cylindrique ; il a 8m, 6o de diamètre, et 15 m. de hauteur, dont 8m. sont

Motifs des expériences.