Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 94]

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RECHERCHES

SUR LE MONT ETNA.

sent les pentes en s'éloignant du centre du massif, et de la grande étendue que cet adoucissement fait acquérir à la hase; et cet adoucissement, qui croit de siècle en siècle, résulte lui-même des lois mécaniques suivant lesquelles les coulées de laves et les déjections incohérentes s'étendent et se stratifient les unes sur les autres. Complétement analysée, cette faiblesse de la plus grande partie des pentes de l'Etna serait déjà presque une théorie, ainsi que j'essaierai de le faire voir dans la suite de mon travail. La carte, pl. i", montre que l'Etna, sans former une île , est cependant environné d'eau presque de toutes parts. La mer baigne la partie orientale de sa base, et les rivières Simeto et Onobola le détachent presque complétement du reste de la Sicile, à la charpente montueuse de laquelle il ne se rat-

sorte les avant-corps. Cette gibbosité est ellemême tronquée par une surface presque plane,

tache que par un col dont la hauteur est à peine égale à un cinquième de la sienne. Sa cime est le point culminant d'un espace irrégulièrement triangulaire, dont les trois côtés sont les deux rivières que je viens de nommer, et la partie de la côte de la Sicile qui sépare leurs

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sur laquelle s'élève en pain de sucre le cône

ébréché que termine le cratère du volcan. La planche 2, qui représente l'Etna vu dé la ville de Lentini, située à 12 lieues au sud de sa cime,

donne une idée de cette disposition. Le spectateur n'est séparé du commencement du terreplein bombé que par la plaine de Catane, plaine qui se trouve cachée par les basse et collines voisines très-unie' de Lentini au-dessus desquelles se déploie dans son entier le massif imposant de l'Etna. La planche 3 est destinée à compléter l'idée gé-

nérale exprimée par la planche 2, en représentant la Gibbosité centrale de l'Etna, vue de la cime à environ des Monti-Rossi, situés près de 3 lieues au sud du grand cratère, Nicolosi' vers la ligne de

jonction du terre-plein bombé et du cône surbaissé qui le surmonte. Le terre-plein bombé, qui forme le commencement des pentes de l'Etna, est cultivé dans toutes les parties, que des coulées de laves trop récentes

couverte embouchures. La plaine basse de d'alluvions occupe une partie de ceCatane' triangle ; l'Etna forme sur le reste une pyramide à pentes inégales

ne frappent pas de stérilité. On l'appelle la ré-

et quelquefois accidentées. Sur presque toute sa

une étendue un peu grande elle dépasse 30, elle est souvent de moins de 2'. Le cône surbaissé, auquel le terre-plein bombé

circonférence, une falaise plus ou moins prononcée

marque la limite de son domaine. Au haut de

gion cultivée (Regione calta ou _Regzone pieinontese). Sa pente est très-légère : il est rare que sur

cette falaise commence un terre-plein légèrement bombé, sur lequel s'élève un cône très-surbaissé,

va se rattacher par une augmentation plus ou

dont les pentes vont se terminer de toutes parts au pied d'une gibbosité irrégulière qui forme la montagne proprement dite, dont le terre-plein

tres arbres qui ne s'interrompent que dans les

bombé et le cône surbaissé constituent en quelque

moins progressive de sa pente, est couvert d'une vaste forêt de chênes, de pins et de quelques auparties couvertes récemment par les produits des éruptions. On l'appelle vulgairement il Bosco, le