Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 95]

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SUR LE MONT ETNA.

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RECHERCHES

Bocage, ou Regione sylvosa, Regione nemorosa. déSa pente, quoique déjà très-sensible à Je nommerai souvent ces passe rai ement 7 à 8'. pentes régulières les Talus latéraux de l'Etna. Leur uniformité n'est guère interrompue que par les cônes de scories qu'y ont formé les éruptions latérales, et dont les planches 2 et 3 indiquent les formes et les proportions. Le Monte-Minardo, qui se voit sur la gauche de la planche _2, est un des plus considérables de ces c6nes parasites. En se rapprochant du centre du massif, l'en-

semble presque régulièrement conique de ces talus latéraux est brusquement interrompu par un groupe de saillies plus rapides, dont j'ai déjà désigné la réunion par le nom de Gibbosité centrale. Cette gibbosité est l'Etna proprement dit, la Montagna , le Mongibello des habitants du pays. L'excentricité de ses contours fait qu'elle interrompt la régularité des divers talus à des

hauteurs diverses. Toute la partie de ses flancs, qui se trouve comprise au-dessous de 1,700 mètres, est encore couverte par les arbres du Bosco ; le reste est nu et constitue ce qu'on appelle la troisième région de l'Etna, Regione deserta, Regione

scoperta, Regione netta. Cette gibbosité centrale n'est pas un cône, mais elle ressemble à peu près aux débris d'un cône elliptique, dont une partie aurait disparu. Sa partie la plus massive et la plus élevée se pré-

sente comme une espèce de tronc, duquel partent, suivant l'expression de M. le chanoine Recupero deux bras légèrement recourbés l'un vers l'autre, qui embrassent un espace grossièrement elliptique,

dans l'intérieur duquel se prolongent avec leur pente et leur régularité ordinaires les talus laté-

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et 5 sont destinées .à donner une idée de cette disposition. Les deux bras de la montagne sont deux crêtes étroites, presque tranchantes, quelquefois dente-

-taux. Les planches

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lées, dont les deux pentes sont inégales. Les

pentes extérieures, quoique rapides, ne sont jamais escarpées , elles atteignent même rarement 32° d'inclinaison avec l'horizon. Au contraire les pentes intérieures, qui se regardent mutuellement, sont abruptes et souvent même presque perpendiculaires sur des hauteurs de plu- -sieurs centaines de mètres. L'espace qu'elles circonscrivent, et qu'on appelle le Val del Bove , est un cirque immense, d'oà les regards ne peuvent s'échapper que du côté de la mer. C'est dans les flancs de ce vaste abîme que l'histoire des commotions qui ont façonné l'Etna se trouve écrite en caractères ineffaçables , que j'essaierai de déchiffrer dans la suite de ce mémoire. Du pont d'Alcantara , situé sur la rivière Ono= bola, au bord du massif de l'Etna, l'oeil embrasse dans presque toute son étendue le Val del Bove , comme le représente la planche 4, et, par un temps serein , au lever du soleil, on peut à la fois saisir l'ensemble et tous les détails de sa structure. La planche indiquée représente dans tout son développement la paroi méridionale du cirque, qui s'appelle le Monte-Zoccolaro. Cette crête, escarpée vers le nord, se termine vers l'est à un défilé nommé Porta de Callana, par lequel on peut sortir du Val del Bove pour descendre à Zaffarana. Vers l'ouest ou vers la droite , elle se.' rattache au tronc de la montagne ; près du point de jonction elle est couronnée par un dôme de scories formé, au -m'oins en partie, dans l'éruption