Annales des Mines (1836, série 3, volume 9) [Image 93]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

178

SUR LE MONT ETNA.

RECHERCHES

le dessinateur s'étaitlrompé d'une minute (1). J'ai été en outre conduit à porter Riposto plus au nord. J'ai profité, pour placer les cônes parasites et un certain nombre de villages, des cartes de l'Etna, pu, bliées par le chanoine Recupero et par M. Gemellaro, et de la carte de Sicile, en quatre feuilles, publiée en 1809 et 18io, par l'état-major de l'armée sicilienne. J'ai aussi profité des dessins que M. le docteur Abich vient de publier. Quant au figuré du terrain, j'ai eu à le refaire presqu'en entier. Je me suis servi, pour cela, de croquis pris sur les lieux et des vues publiées par le chanoine Recupero, par M. Mari° Gemellaro, par M. Smytb, par M. Lyell et par M. Abich. J'ai adopté l'échelle , qui est celle de la petite carte de l'Aude vergne, par Desmarest, et des cartes du Cantal et des Monts-Dores, que j'ai publiées précédemment, de concert avec M. Dufrénoy (Annales des mines, 3e série, t. 3) : cette conformité d'échelle facilitera les comparaisons.

179

est rare qu'en prenant une vue de montagne on n'en exagère pas la saillie et qu'on n'en déforme pas l'ensemble, j'ai pris de chacune de mes stations les distances et les hauteurs angulaires des points les plus remarquables, et, à l'aide du calcul, j'ai développé mes croquis, de manière à faire de chacun d'eux une portion d'un panorama de 6o centimètres de rayon. Quant au modèle en relief, il n'est, comme je l'ai déjà dit, qu'une simple réalisation des éléments de la carte et des panoramas dont je viens de parler, et, en le regardant sous divers aspects, on s'assurera aisément de l'accord de mes différents dessins entre eux et avec ceux de MM. Recupero, Gemellaro, Lyell et Abich.

fissent apercevoir dans ma carte de nombreuses défectuosités ; mais je croirai avoir rendu quelque service à la science si , en publiant cet essai, je provoque l'exécution d'une carte rigoureuse du principal volcan de l'Europe. J'ose espérer, du moins, que ma carte, tout imparfaite que je la suppose, ne donnera pas d'idées fausses sur la forme générale du massif ni sur la disposition .de ses anfractuosités. Je crois pouvoir en dire autant des vues pl. 2, 3, 4 et 5. Ces vues ont pour base des croquis pris sur les lieux ; mais sachant combien il

On sera sans doute étonné du peu de saillie de ce relief, et le même sentiment de surprise aura peut-être accueilli ma carte et mes panoramas. On ne pourra manquer de remarquer qu'ils répondent bien peu à l'image poétique que Pindare nous a laissée de l'Etna, la Colonne du ciel. On conçoit cependant que le rapport de la hauteur de l'Etna à sa base n'est pas un élément sur lequel il puisse aujourd'hui rester des incertitudes susceptibles d'être appréciées sur l'échelle que j'ai employée. La surprise dont je viens de parler ne serait réellement que l'expression de l'idée exagérée qu'on se fait généralement de la rapidité de l'Etna , et je pourrais même dire des montagnes en général. La platitude même de l'Etna, s'il est permis d'employer cette expression, est peut-être, au

Sicily and its Islands, by captait' W. H. Smyth p. 145, et appendix, p. 38.

de ses traits les plus remarquables. Elle résulte surtout de l'adoucissement progressif que subis-

Je ne doute pas que des levés rigoureux ne

(1)

reste, destinée à devenir aux yeux de la science un