Annales des Mines (1835, série 3, volume 8) [Image 268]

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NÉCROLOGIQUE.

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rent peut-être plus que toute autre chose à obte nie, sinon la fusion complète d'intérêts si différens, au moins la réunion des principaux intéressés en groupes tellement formés, qu'il fût possible de les coordonner avec les divisions tracées par l'administration , d'après 'la disposition des gîtes de houille. Ce sont aussi les longs effortsde M. Beaunier, ses instantes sollicitations, et l'enchaînement convaincant des faits, des raisonnemens, des con-

sidérations qu'il a développés dans ses rapports qui ont amené l'administration à se départir des règles sévères qu'elle s'était imposées jusqu'alors, comme principes des concessions de mines, et à admettre, pour le règlement des droits des propriétaires du sol , et pour la coordination des intérêts des propriétaires et des exploitans, des dispositions spéciales,. sans l'adoption desquelles il eût été -probablement impossible d'obtenir la régularisation des mines de houille de la Loire. C'est ainsi qu'on a pu instituer dans l'arrondissement de Saint-Etienne 56 concessions de mines

de houille; c'est ainsi que les possessions, les jouis. sances , toujours contestées jusqu'alors ou contes-

tables à chaque instant, pour les 'mines comme pour les droits de tréfonds, étant devenues des

propriétés légales, ont acquis sur-le-champ des valeurs incomparablement plus grandes, et que cette contrée a pu voir se développer sans obstacle la

richesse minérale dont elle a été dotée par

la

nature. Ces opérations, auxquelles ont pris part successivement MM. les ingénieurs Desiloches, Burdin, Thibaud et Delsériès, ont duré plusieurs années; mais d'au tees objets d'une grande importance occu-

paient en même temps M. Beaunier. Dès le com-

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mencement de 1816, il avait appelé l'attention de l'administration supérieure sur les graves inconvéniens qui provenaient,dans les mines de France, de l'ignorance générale des maîtres mineurs,en ce qui concerne les premiers principes de la géométrie et

de l'art des mines, ce qui rendait le plus souvent inefficaces les visites des exploitations par les in-

génieurs, et les conseils donnés par eux à des hommes qui ne pouvaient ni les comprendre ni les

suivre. Il faisait voir que la création d'une école élémentaire, destinée à former des chefs d'atelier et même des directeurs d'exploitation, était nécessaire, pour que les ingénieurs des mines pussent être utiles et les exploitations améliorées ; il proposait d'établir cette école avec l'unique secours des fonds sauvés à l'école de Geislautern , et de la placer à Saint-Etienne, comme dans la localité où

elle pouvait réunir le plus de moyens d'instruc-

tion pratique, et être le plus immédiatement profitable. La justesse de ces vues frappa l'administration : fEcole des mineurs fut instituée, par une ordonnance royale du 2 août 1816, conformément au plan proposé par M. Beaunier ; le 19 du même mois il en fut nommé directeur. Il sut faire marcher de front l'organisation d'un établis-

sement, dans lequel il fallait tout créer, et le professorat qu'il y exerça pendant plusieurs anavec les travaux administratifs difficiles qu'il dirigeait seul pendant le long voyage en Années, gleterre de M. de Gallois; etnon-seulement ses prévisions relatives à l'école ont été promptement justifiées par le succès, mais ce succès a été tel, qu'il a

fallu, en peu d'années, donner un développement de plus en plus considérable, à une institution dont l'heureuse influence s'est fait sentir de plus en plus Tome FIT I, 1835. 34