Annales des Mines (1834, série 3, volume 5) [Image 129]

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RÉVOLUTIOINS SUCCESSIVES 256 autre solution de la question qui ne me parait pas non plus satisfaire à toutes les conditions; en effet, il considère les coulées en question comme provenant du déverseme' nt par-dessus les bords du trop

plein de l'ancien cratère, qui forme le cirque actuel de la vallée des Bains. Il faudrait, pour que les faits se fussent passés ainsi , que toute la bordure supérieure du cirque eût eu au moins une hauteur unifbrme et égale à la plus élevée de celle des diverses nappes; tandis qu'au contraire cette bordure s'élève constamment deppis le Cliergue jusqu'au Puy - de - la -Grange et au delà (fig. 1).

En même temps la coulée qui est auprès de

Cliergue n'est pas plus puissante que les autres quoiqu'elle se trouve dans la partie la plus basse de la bordure; il faudrait en outre que ces coulées formassent un tout continu tandis qu'elles sont nettement isolées les unes des autres. Bien plus encore, j'ai déjà signalé l'ancienne dépres-

sion qui se manifeste depuis le Capucin jusqu'à l'extrémité du plateau de Rigolet ; pourquoi donc une puissante nappe n'a-t-elle pas pris son chemin entre le Cliergue et le Capucin, et

surhaussé ce plateau jusqu'à lui faire atteindre un niveau proportionnel à celui des autres coulées

de même nature qui le dominent ? Au lieu de

cette épaisse assise que nous devons inévitablement admettre si nous tenons à cette hypothèse, nous n'y trouvons qu'un petit lambeau de trachyte gris bulleux, semblable à tous les autres, et dont les divers filons de même nature, qui se rencontrent à la base du Capucin, rendent suffisamment raison. Nous sommes donc ainsi toujours ramenés à considérer ces éruptions comme résultant

de faits purement locaux, et nullement en rap-

DES MONTS-DORES.

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port avec un déversement de laves qui aurait pu remplir un moment un ancien cratère central. D'ailleurs enfin, comment n'est-il resté aucun vestige de cette énorme masse dans le cirque luimême ? On ne peut pas la supposer entièrement détruite, puisque ses restes supposés offrent tant

de solidité. La discussion précédente nous ramène donc à la conclusion, que c'est encore à une cause postérieure que nous devons rapporter la grande dislocation qui a produit le cirque du Mont-Dore, comprenant le pic de Sancy dans son enceinte. Deux nouvelles formations nous laissent quelqu'incertitude à cet égard ; et c'est en cela que consiste toute

la divergence qui existe entre les hypothèses de MM. Elie de Beaumont , Dufrénoy et Lecoq. Les premiers admettent que la grande fracture est due à la sortie des phonoli tes , l'autre aux volcans pyroxéniques modernes ; différence peu essentielle pour le moment, car entre ces deux sortes de ro-

ches on n'a pas encore établi bien,,précisément

l'ordre d'antériorité, les filons basaltiques et phonolitiques étant souvent situés les uns à côté des autres, sans s'influencer réciproquement d'une manière tranchée et positive. Cependant comme il existe, d'après les observations de MM. Lecoq et l3ouillet , du basalte dans les mêmes positions que le trachyte gris

précédent, je veux dire sur le sommet même de la grande déchirure qui forme le cirque du fond de la vallée des Bains, au Chabano, entre

le Puy- de- la -.Grange et le Puy- de- Cliergue , les.mêmes raisons qui ont fait admettre que ce cirque n'était pas encore constitué lors de l'éruption. des trachytes gris, doivent encore nous Tome F., 1834.

Basalte.