Annales des Mines (1834, série 3, volume 5) [Image 128]

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RÉVOLUTIONS SUCCESS' V ES

des autres ; c'est ce qui s'observe très-bien pour la grande assise qui domine la vallée des Bains: Elle a été plissée entre le puy de l'Angle et le roc Cuzeau , de manière que l'une de ses parties se. relève contre le premier vers l'est, ainsi que je l'ai déjà observé en parlant des puys domitiques ; et que l'autre, qui forme le plateau de Durbise, s'est relevée \ ers le sud contre le roc Cuzean , avec une

pente d'un décimètre par mètre, d'après les calculs de M. Lecoq (fig. 2 , 3 et 4). C'est dans le

pli de cette surface gauche que s'est établi le ruisseau qui forme la Grande-Cascade. Peut- on rapporter l'origine du Grand-

Cirque de la vallée du Mont - Dore à l'émission de ces roches? Sans aucun doute elles ont contribué puissamment à imprimer à ces montagnes une partie de leur physionomie actuelle, par les perturbations qu'elles ont dû occasionen Elles sont d'autant plus frappantes, que les trachytes gris abondent principalement dans les points les plus bouleversés , correspondans ainsi à la fois

avec le fond de la grande vallée et avec les plus grandes hauteurs. Leur accumulation vers ce point est telle, qu'elle démontre clairement une place de moindre résistance, par laquelle les causes subversives se sont principalement fait jour; mais, d'après ce que nous avons exposé, la grande vallée a déjà

été ébauchée en parue par des actions antérieures; et d'autres considérations fort simples démon-

trent encore que ces roches n'ont pas coïncidé avec les dislocations et les soulèvemens généraux,

mais qu'elles sont essentiellement antérieures à ceux-ci.

En effet, si cela était, il Faudrait, par une circonstance remarquable, que les plus importans

DES MONTS-DORES.

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des grands filons ou culots qui en sont formés eussent été précisément Choisir la plus grande

épaisseur du terrain et percer l'énorme assise de trachyte porphyroïde pour parvenir jusqu'à la surface du plateau et y répandre leurs laves, tandis que latéralement une épaisseur presque nulle et composée de conglomérats et de trass incohérens ne leur eussent présenté aucune résistance.C'est ainsi que le roc Cuzeau, le Cliergue, son pendant, et plusieurs autres, sont situés pour ainsi dire à plomb sur des escarpemens abruptes,

et dominent de là les profonds précipices de la

La ,figure 3 en dira plus à ce sujet que toutes les explications; je ne puis donc mieux faire que d'y renvoyer.

M. Constant Prevost m'a fuit, à cet égard, l'observation qu'il avait vu à l'Etna un grand

filon traverser toute la paroi du cratère, et parvenir jusqu'au sommet, d'où il a répandu une coulée. Ce fait local est -il complétement applicable à la circonstance présente ? il me semble que non. Car ici le fait est général et roule sur tout un système, comme je viens de l'exposer. De plus, il ne reste pas de traces de leurs coulées non-seulement dans le cirque, mais encore dans la vallée ; on est donc en droit d'en con-

clure qu'ils n'existaient pas encore à cette époque avec leur forme actuelle. Cette observation est si convaincante, que je vois avec plaisir, par le bulletin de la réunion de la Société géologique à Clermont-Ferrand, qu'elle avait déjà été faite par M. Lecoq, professeur d'histoire naturelle dans cette ville.

M. Constant Prevost m'a encore donné une