Annales des Mines (1826, série 1, volume 13) [Image 153]

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ÉOGNOSI.È

sembleraient s'étendre vers Orchies, et plus loin, au nord de Douai, jusque dans les environs de Séclin : c'est ce qu'on a lieu de penser d'après les résultats d'un sondage entrepris à Wattignies, il y a une trentaine d'années, et qui a été repris et vérifié à la fin de 1822. Après avoir traversé les différentes couches du terrain horizontal, on. a eu d'abord quelques indices assez caractérisés

d'une espèce de tourtia, roche qui recouvre constamment la formation de houille ; puis, pendant 2 à 3 mètres, on a trouvé des fragmens d'une roche argileuse non effervescente, qui paraissait appartenir à cette dernière formation ; mais, audessous, il ne s'est plus présenté que des débris

d'un calcaire gris bleuâtre tout-à-fait analogue au calcaire fétide. Il paraîtrait donc que l'on serait tombé en cet endroit sur la limite extrême de la formation de houille, reposant là, comme par-tout ailleurs vers le nord, sur le calcaire. Plus loin, vers Lille, on ne trouve plus que ce dernier, ainsi que l'a fait voir le sondage de Lambersart exécuté en 1821 et 1822, qui l'a atteint à

8o mètres environ de profondeur, après avoir traversé les argiles inférieures à la craie, et n'en est plus sorti pendant les Io à 12 mètres que l'on a encore percés plus bas. La formation de houille, schistes et grès, ne se montre à découvert en aucun point du département du Nord : par-tout elle est cachée sous les

terrains moins anciens, dont l'épaisseur n'est que de 3o à 4o mètres vers le nord-est aux envi-

rons de Condé, et va toujours en augmentant à mesure que l'on s'avance au sud-ouest dans l'intérieur du département. A Anzin, près Valenciennes, cette épaisseur est déjà de 70 à 8o mè-

289 ires, et, à Aniche , elle s'accroît jusqu'à 120 Mètres et plus. Le schiste argileux de cette formation, quand Nature des il est pur, est toujours assez tendre pour se laisser roches mn' rayer par l'ongle : sa couleur est grise, et devient posantes. plus foncée à mesure que ses couches se rapprochent de celles de la houille; il est généralement DU DÉPARTEMENT DU NORD.

parsemé de beaucoup de mica blanc en petites paillettes.

Le grès est une roche arénacée, presque toujours à grains fins : sa couleur est d'un gris trèsvariable , quelquefois blanchâtre, et toujours plus ou moins foncé quand ses couches sont dans le voisinage de la houille. Il est d'ordinaire mi-

cacé, et prend souvent la contexture un peu schisteuse. Il est rare que le grès houiller soit entièrement quartzeux ; le plus souvent, son ciment est argileux, et il donne alors une odeur

prononcée par le contact de l'haleine : il y a

des couches où l'argile est très-abondante ; elles sont comme le passage du grès au schiste argileux qui les avoisine. La houille de cette formation est celle schisteuse (schiefer- kohle des minéralogistes allemands ) : elle est d'un noir généralement foncé, un peu éclatante : outre le sens des deux divisions qui proviennent de sa nature schisteuse ou feuilletée, et celles perpendiculaires, qui donnent lieu , comme l'indique M. Haüy, à des parallélipipèdes rectangles, j'ai remarqué d'autres coupes assez nettes, diversement inclinées, qui fournissent acidentellement des prismes triangulaires, quadrangulaires et même hexagonaux ; j'ai, entre autres, un assez gros fragment où cette dernière forme est très-prononcée. Selon ..'que Tome XIII , 5'. livr.