Annales des Mines (1825, série 1, volume 10) [Image 22]

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SUR L'EMPLOI

être employée avec beaucoup de facilité dans les carrières exploitées à ciel ouvert, ou dans les puits et les galeries dont la profondeur et la longueur n'excèdent pas- 20 à 3o mètres. Dans des puits plus profonds et des galeries plus longues, une plus grande longueur de tube .d'un aussi petit diamètre opposerait trop de résistance au mouvement de l'air, et les aspirations ne pourraient se faire qu'avec beaucoup de peine. Par les expériences qui ont été répétées à BresTati, et que nous avons citées ci-dessus, on a reconnu qu'on respirait beaucoup plus aisément à travers un tuyau de 16 mètres [5o pieds] de longueur et de 13 millimètres et demi de diamètre, qu'à travers le même tuyau. quand sa longueur était de 52 mètres [ oo pieds ] , et l'on a acquis

la preuve que, dans ce dernier cas, la poitrine était promptement fatiguée. Il s'ensuit évidemment que, quand la longueur du tube de conduite augmente, il faut augmenter en même temps le diamètre de ce tube. Si donc on a à pénétrer dans un puits profond

rempli de mofettes, ou si du fond de ce puits

on doit se transporter dans des galeries dont l'air soit vicié, le premier tube qui est adapté à l'embouchure qu'on tient appliquée sur la bouche pourra conserver le diamètre de 20 millimètresil sur une longueur de plusieurs mètres ; mais faudra que les tubes d'allonge qui seront successivement ajoutés, à mesure qu'on s'éloignera de l'orifice du puits, aient un diamètre proportionné à la distance totale à laquelle on devra parvenir. Dans les deux circonstances que nous venons (l'indiquer, c'est-à-dire, au bas d'un puits profond et. dans des galeries plus ou moins étendues, il

DES LAMPES DE SURETL 43 sera indispensable d'employer une lampe ou plutôt une bougie (1) pour s'éclairer : cette bougie sera renfermée dans une lanterne en verre épais

bien close, et qui pourra être portée- à la main ou accrochée sur la poitrine à la boutonnière de l'habit. On fournira à cette bougie l'air qui sera nécessaire à son aliment, en établissant une com-

munication continuelle à l'aide d'un petit tube d'embranchement (2) entre la lanterne et le tube principal qui amène l'air extérieur; et on laissera les gaz, résidus de la combustion, s'échapper sans cesse par une ouverture pratiquée au sommet de la lanterne, ou, mieux, par les nombreux inters-

tices d'un tissu métallique, lorsqu'on aura à

craindre l'explosion du gaz inflammable (3). Remarquons ici que si l'on avait quelque intérêt à économiser toute la dépense de l'air atmosphérique que consomme cette lanterne (4), on pourrait faire servir à son entretien l'air qui est (1) La bougie doit être préférée, parce qu'elle n'aura pas besoin d'être mouchée.

(9) Il convient que cet embranchement soit plus petit que le tube principal, et que sa jonction avec ce tube soit à quelque distance de l'embouchure appliquée sur la bouche . Dans un petit ouvrage, imprimé chez P. Didot l'aîné,

à Paris, en 181.1, et ayant pour titre Mémoire sur une nouvelle machine ci plonger appelée rRifrox, M. Frédéric de Drieberg a aussi proposé d'employer une lanterne lorsque le fond de la mer est obscur, et d'entretenir la combustion de la lampe de cette lanterne avec l'air même qui est amené par les tubes respiratoires. Ce cas aura lieu quand on sera forcé d'employer les

appareils de la deuxième sorte, dont il sera question ciaprès.