Annales des Mines (1825, série 1, volume 10) [Image 17]

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SUR L'EMPLOI

2°. On a avancé que la combustion prolongée du gaz hydrogène dans l'intérieur du cylindre de toile métallique, quand l'air de la mine est dé-

tonnant, finirait par altérer, brûler et trouer le tissu de cette enveloppe. Cet accident, qui aurait lieu sans doute à la longue pour des lampes à simple enveloppe, n'est

pas à redouter pour celles qui ont une double

enveloppe cylindrique ou un chapiteau de cuivre au sommet, ou dans lesquelles la circulation de l'air est diminuée par un réflecteur en fer ou en cuivre étamé.

5°. On a pensé que l'air agité pousserait la flamme à travers les mailles de l'enveloppe, et

pourrait causer ainsi une détormation au dehors ; mais des essais nombreux ont pleinement dissipé toutes ces craintes. Des courans mélangés d'air atmosphérique et de gaz hydrogène carboné n'ont pu expulser la flamme hors du cylindre de toile métallique, quand cette toile contenait cent quarante ouvertures par centimètre carré. 4.. On a craint encore que lorsqu'il s'établit

dans une mine de forts courans de gaz inflammable et d'air ordinaire, agissant parallèlement ou sous différens angles, l'effet de ces courans ne fût d'accroître la température du cylindre de toile métallique, et d'augmenter par' suite son pouvoir à laisser passer la flamme; mais l'expé-

rience a encore été cette fois favorable aux lampes

de sûreté bien construites. Des lampes à simple et àdouble cylindre ayant été exposées à un courant de gaz inflammable, les An54 et 93 du Philos. Magazine, t. XLVHI, 1816, et nales des mines, tome Pr., page 208.

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DES LAMPES DE SURETL

dirigé transversalement à un grand courant d'air atmosphérique, le gaz brûla clans l'intérieur des lampes, mais leur tissu métallique ne fat porté qu'a la chaleur rouge. On augmenta ensuite la .vitesse du courant de gaz inflammable de Manière à obtenir un jet impétueux , et tel qu'il ne s'en rencontre jamais dans les mines : la lampe à double cylindre fut exposée au concours des deux courans de gaz et d'air ordinaire ; son tissu métallique acquit bientôt la chaleur rouge, mais il ne 'brûla pas et ne communiqua pas l'explosion. La .lampe à simple enveloppe ayant été placée au point où la com-

bustion était la plus intense, le fil de son tissu brûla en jetant-des étincelles et transmit l'ex plosion. Mais les lampes simples portant des plaques d'étain pour diminuer la circulation de l'air et réfléchir en même temps la lumière, et des lampes à double cylindre placées dans les mêmes courans que ci-dessus, ne purent jamais s'échauffer jusqu'au degré de la combustion du fer, et elles n'ont point communiqué 5°. On a objecté que les eylindres en tissu mé-

tallique étaient trop faibles pour l'usage des mines ; et qu'ils seraient exposés à des chocs et à des chutes qui pourraient les plier, les déformer (i ) Voyez le tome XLVIll du Philos. Magazine, p. 198, et le tome Ier. des Annales des mines, page 207. Au reste, si l'on pouvait craindre de rencontrer des courans de gaz qui élevassent la chaleur du tissu métallique au-delà du rouge obscur, on parviendrait, avec des tissus de fils tressés (page 19 ci-dessus ), dans lesquels les vides sont plus rétrécis et les surfaces rayonnantes beaucoup plus grandes, à ne pas dépasser ce degré de chaleur, et à éviter ainsi toute

Tome X, ter. livr.

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