Annales des Mines (1821, série 1, volume 6) [Image 308]

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EXTRAIT D'UN TR

Dans l'article suivant, l'auteur a expliqué les phénomènes qui dépendent de l'action capillaire,

de manière à rendre accessible à tous ses lecteurs la belle et savante théorie du célèbre Laplace (1). changemens brusques de température. Les auteurs ont remédié à cet inconvénient, en interposant entre les deux métaux

extrêmes, l'argent et le platine, un troisième métal d'une dilatabilité moyenne, qui est l'or. Si l'on compare les mouvemens de l'index du thermomètre métallique aux variations de température observées avec un

bon thermomètre à mercure, on en déduira facilement la marche du premier de ces instrumens. Nous ajouterons que

le thermomètre métallique,--ayant -très-peu de masse et étant presque tout en surface, peut être employé avec avantage pour reconnaître les plus petites variations de température. Si, par exemple, on le place sous le récipient d'une machine pneumatique, et qu'on fasse le vide le plus promptement possible, on voit à l'instant l'index marcher vers le froid, et marquer un abaissement de température considérable. Mais l'équilibre de température se rétablissant bientôt,, l'instrument

revient, en peu de temps, à son état primitif. Alors laissez

rentrer l'air sous le récipient, et le mouvement de l'index, qui se fera en sens contraire, vous indiquera une grande élévation. de température, qui sera aussi subite que l'avait été d'abord l'abaissement. '(i) Cette théorie comprend tous les phénomènes capillaires sans exception, et conduit à des résultats, dont l'un des plus remarquab les se montre dans cette expérience intéressante, faite par M. l'abbé Haüy sur deux petits corps, qui, suspendus dans un même liquide, ont offert un nouvel exemple d'une répulsion changée en attraction par la diminution de la distance, lorsque.

l'un des deux corps est susceptible d'être mouillé par le guide, et l'autre de nature à ne pas se laisser mouiller. Nous rappellerons ici que , d'après les Observations - de M. Lehot sur l'écoulement des fluides, la même cause qui produit les phénomènes capillaires a une influence marquée sur les monvemens des liquides dans les vases qui les renferment, ("S"oyez Annales des Mines ,. vol. V, page 205)

DE PHYSIQUE..

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Eir'.faisant ensuite l'exposé des propriétés de l'air, il est entré dans de nouveaux développemens sur :la formation des brouillards, des nuages, de la neige et de la pluie ; et, à cette occasion, il a fait connaître les observations intéressantes que nous devons à Saussure sur la vapeur vésiculaire (1).

M. l'abbé Haüy, après avoir considéré les effets ordinaires du mouvement vibratoire, a placé des détails, qui seront appréciés des savans, sur les beaux phénomènes dont la découverte appartient à Chladni. Il a exposé, avec une clarté et une méthode admirables, les expériences relatives aux sur-

faces vibrantes; et il s'est attaché à faire voir comment ces mêmes expériences, si remarquables sous le rapport de la physique, ont conduit le docteur Savart à perfectionner la construction des instrnmens à cordes, et à donner à

leurs effets un surcroît d'agrément. L'auteur, qui a fait une étude approfondie de l'art musical, était plus à portée qu'aucun autre physi(1) Cette vapeur est formée d'une multitude de petites

sphères creuses, d'une couleur blanche, que l'on a désignées sous le nom de vésicules. Les brouillards et les nuages ne sont autre chose que des ass.emblages de ces vésicules. C'est ce dont

Saussure s'est assuré, en observant immédiatement un nuage sur une haute montagne. Il saisissait le moment oh l'agitation de l'air chassait quelque particule du nuage au foyer d'une lentille placée près de son oeil, et à l'aide du grossissement produit par cette lentille, la particule se montrait sous la forme d'une

petite sphère blanche. En examinant même à l'oeil nu un nuage ou un brouillard suffisamment éclairé, il voyait les particules dont il était composé, flotter et voltiger dans l'air avec une légèreté qui prouvait qu'elles étaient creuses.