Annales des Mines (1883, série 8, volume 2, partie administrative) [Image 40]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

78

7g

CIRCULAIRES.

CIRCULAIRES.

Pour obtenir ce résultat, on emploie le tube en caoutcbouc d'Esmark, du calibre du pouce environ, long de 90 centimètres, muni à l'un de ses bouts d'un crochet et à l'autre d'une chaîne à anneaux. On enroule deux ou trois fois la partie supérieure du bras avec ce tube en serrant fortement, et on crochelte; le sang s'arrête immédiatement si la compression est suffisante. Sinon, on l'augmente. Rien n'est plus simple et plus facile ; il n'est pas nécessaire de dépouiller le blessé de ses vêtements.

contusions, des plaies, des fractures; or, ces contusions, plaies et fractures réclament les mêmes secours dans une mine de cuivre ou de fer que dans une mine de bouille. Nous n'avons à indiquer ici que les soins qui présentent un caractère d'urgence. Dans les mines de plomb, les ouvriers peuvent subir l'intoxication saturnine. Cependant c'est plutôt en traitant qu'en extrayant les minerais qu'ils sont exposés à l'intoxication. Toutefois, par l'altération à l'air, les minerais sont susceptibles de donner des sulfates pulvérulents, solubles, absorbables, par conséquent toxiques. Mais cette intoxication est généralement lente; en tout cas, elle n'offre pas de danger immédiat et exige un traitement suivi, méthodique, que le médecin seul peut prescrire et diriger, et que nous n'avons pas à indiquer ici.

Membre inférieur. — Pour le membre inférieur, le procédé n'est guère plus compliqué; l'artère qui nourrit la cuisse, la jambe et le pied sort du ventre, arrive à l'aine, où elle est située superficiellement et pour ainsi dire couchée sur un os. C'est là qu'elle est accessible à la compression. On appliquera donc, dans la direction de l'aine, une compresse graduée, longue de i5 centimètres, épaisse de 5 centimètres, ou mieux un morceau de caoutchouc ayant la même forme, ou simplement un mouchoir de poche roulé et ficelé, formant un tampon épais et dur, qui sera maintenu en place et comprimé par le tube en caoutchouc. Le tube en caoutchouc devra être long de im,5o; à la rigueur, celui de 90 centimètres, qu'on emploie pour la ligature du bras, pourra suffire, à la condition d'ajouter une ficelle à la chaîne pour l'allonger (une ficelle double avec des nœuds pour fixer le crochet). Voici comment on le place : Si c'est à l'aine droite qu'il faut opérer la compression, on appliquera le bout du tube terminé par le crochet vers la hanche gauche, et on fera maintenir fermement par un aide. Il sera nécessaire de tirer énergiquement. Le tube passe obliquement sur le tampon, descend sur la partie externe delà cuisse, s'engage dans le pli fessier, apparaît à la partie interne et supérieure de la cuisse, remonte, gagne le tampon, croise son bout initial en formant un X, arrive vers la hanche droite, contourno les lombes et revient vers la hanche gauche, qui est le point de départ où s'opère l'accrochement. Il ne faut pas craindre de distendre fortement le tube, afin de déterminer une pression énergique. Quand cet appareil est appliqué et que l'hémorragie est arrêtée, on entoure la plaie, de coton; on peut alors faire remonter au jour le blessé, mais avec les plus grandes précautions, et en lui tenant la tête déclive; il a perdu du sang, il est faible, il ne faut pas l'exposer à des mouvements qui pourraient déranger le pansement et renouveler le danger. On le placera sur le brancard, comme s'il avait une cuisse ou une jambe cassée, et on aura recours à la manœuvre ordinaire.

MINES DE PLOMB, DE CUIVRE, ETC. Nous ne nous sommes occupé jus'qu'ici que des mines de houille : cela tient à ce qu'on y observe presque tous les accidents que peuvent occasionner les différentes mines exploitées en France, et aussi d'autres qui leur sont spéciaux (explosions de grisou). Nous avons donc, par le fait, indiqué des préceptes pour tous les cas pouvant se présenter dans les différentes mines. Ainsi, les accidents provenant d'éboulements (qui sont les plus fréquents) produisent des

Nous ne parlerons pas non plus des moyens préventifs qu'on emploie dans ces exploitations, moyens divers, variés, qu'on s'ingénie sans cesse à rendre plus efficaces, qui méritent d'être aujourd'hui recommandés, et demain, grâce au progrès, délaissés pour de meilleurs. L'étude de ces questions de prophylaxie ne saurait être trop encouragée, mais elle n'entre pas dans le cadre de celte Instruction. I! en est de mémo pour les mines de cuivre : les minerais de cuivre, par l'altération à l'air, sont susceptibles de donner des sulfates solubles qui, en contact avec la peau, l'irritent et la corrodent. Ces inconvénients, analogues à, ceux qu'on observe dans certaines houillères qui contiennent des pyrites de fer, sont peu graves et ne doivent pas nous arrêter. En France et en Algérie, on n'exploite pas do mines de métaux éminemment toxiques, comme l'arsenic ou le nickel et le cobalt qui contiennent presque toujours des arséniures. Il n'y a pas non plus de mines de mercure. Nous donnons ici la composition de la boîte de secours et l'état des médicaments qui doivent se trouver près des mines.

BOÎTE DE SECOURS.

Deux tubes en caoutchouc. Coton hygroscopique, o kilog. Vingt bandes de dimensions différentes. Une paire de ciseaux à, pointes mousses. Une pièce de flanelle do 10 mètres. Deux flacons d'ammoniaque liquide. Un litre d'eau-de-vie. Deux litres d'alcool camphré. Un titre de teinture d'arnica. Deux litres d'huile d'amandes douces. Deux litres d'eau de chaux. Un verre. Une cuiller de fer étamé. Une canule munie d'un soufflet, propre à être introduite dans les narines.

Une canule en gomme élastique. Un irrigateur Éguisier. Tartre stibié : dix paquets de S centigrammes chacun. Sulfate de soude, un kilogramme. Noir animal, un kilogramme. Dix attelles brisées de dimensions différentes. Acide phonique, un demi-litre. Un rouleau de sparadrap. Une boîte de sinapismes Rigollot. Perchlorure de fer liquide, un demilitre. Un appareil à fabriquer 1 oxygène ave un sac en caoutchouc