Annales des Mines (1883, série 8, volume 2, partie administrative) [Image 39]

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CIRCULAIRES.

CIRCULAIRES.

exténué do fatigue, de douleur; on peut le manier, le soutenir, le transporter. Ce pansement a l'avantage d'être d'une exécution facile et rapide, d'être solide, et il n'a pas besoin d'être souvent renouvelé. Nous indiquons ici les premiers secours à donner aux brûlés. Nous n'avons pas à nous occuper dos soins qu'ils réclament dans la suite.

sur une civière pour le conduire chez lui ou à l'hôpital, et enfin le mettre

FRACTURES. On reconnaît quo l'os ou les os d'un membre sont fracturés à la déformation du membre, au gonflement, à l'impossibilité des mouvements, à la douleur et à d'autres signes encore que le médecin seul est apte à connaître. Dans le doute, il sera sans inconvénient d'agir comme s'il y avait fracture et d'avoir recours aux moyens que nous allons indiquer : Dans les premiers secours que l'on doit administrer à des blessés atteints de fracture des membres, il faut se préoccuper surtout d'obtenir l'immobilité, afin de calmer la douleur, d'empêcher les fragments osseux de déchirer les tissus et de compliquer les blessures. On a recours, à cet effet, à des attelles brisées qui sont constituées par deux bandes de toile de dimension variable, superposées et réunies l'une à l'autre par des coutures longitudinales et parallèles, de façon à former une douzaine de gaines (plus ou moins) destinées à recevoir des planchettes larges de i5 millimètres environ. Ces attelles plus ou moins longues, plus ou moins larges (il en faut de toutes les dimensions), rigides dans le sens de la longuenr, sont appliquées sur le membre fracturé, qu'elles enveloppent presque entièrement; elles sont maintenues par quelques tours de bande. Les personnes étrangères à la médecine, qui donneront les premiers soins aux blessés, ne doivent pas exercer de traction dans le but d'obtenir la réduction des fractures.

dans son lit. Si l'on songe que toutes ces manœuvres se font tandis que le membre blessé est mal contenu ou non contenu, on s'imagine aisément les tortures du patient et les aggravations, quelquefois irréparables, qui en résultent. M. le docteur Riembault, appelé journellement à constater les inconvénients de ces procédés, a fait construire un appareil destiné à relever et à transporter les blessés; la manœuvre en est assez simple; en une séance, des hommes do bonne volonté apprennent à le manier et à diriger les manœuvres qu'il exige, avec le concours d'ouvriers les premiers venus, et qui, même, n'ont pas

été

exercés.

Règle générale, quand, dans les mines, un homme est atteint aux membres

Iinférieurs, à la région vertébrale, au tronc; qu'il est incapable de se mouvoir, Idese relever seul, il faut le laisser là où il est tombé, à moins de circonIstances exceptionnelles comme une menace d'éboulement, ou d'un grave péril Iquelconque; les camarades venus à son secours iront, les uns avertir le chef fniineur, d'autres chercher l'appareil, d'autres enfin resteront auprès de lui. j On placera le blessé dans cet appareil, qui est une sorte de gouttière de Bonnet, montée sur un brancard. (Voir la manœuvre de l'appareil.) PLAIES, HÉMORRAGIES. Plaies. — Même pansement que pour les brûlures ; on les enveloppe d'une couche épaisse de coton (coton hygroscopique, autant que possible) pour les | soustraire à tous les contacts, notamment à l'action de l'air.

Pour les fractures de la colonne vertébrale, du bassin, des cuisses, des jambes, les soins à donner sont plus compliqués. Voici d'ordinaire comment les choses se passent :

ï Hémorragies. — Quand la peau et les tissus sous-jacents ont été divisés, il .1 se fait un écoulement de sang, qui diminue rapidement et cesse même tout à fait au bout de quelques instants, à moins qu'un vaisseau important n'ait été ouvert. Dans ce dernier cas, l'écoulement persiste, il est abondant, il y a hémorragie. Si la plaie qui donne du sang siège à la tête, au cou, sur le tronc, l'un des assistants appliquera les doigts sur la plaie qu'il comprimera jusqu'à l'arrivée du médecin; s'il est fatigué, il se fera remplacer par un autre, mais la compression ne doit pas cesser d'être exercée. Si la plaie siège aux membres, comme cela a lieu le plus ordinairement, on a recours aux moyens suivants :

Un ouvrier mineur est blessé durant son travail dans l'intérieur des mines; il est atteint d'une fracture de jambe ou de cuisse; ses camarades accourent, le relèvent ; souvent le plus vigoureux d'entre eux le prend sur son dos et le conduit ainsi à travers les galeries à la recette du puits; d'autres fois on le porte à deux; d'autres fois encore on le place dans un wagonnet qui roule sur de petits rails plus ou moins bien agencés. Dans tous les cas, le membre est ballant, les fragments des os brisés se heurtent et déchirent les chairs. Arrivé à la recette du puits, on le place, tant bien que mal, dans la cage pour le remonter au jour; on l'en retire, il faut ensuite l'installer dans une voilure ou

Membre supérieur. — Tout le sang du bras, de l'avant-bras et de la main vient d'une grosse artère qui traverse l'aisselle et passe à la partie interne et supérieure du bras, en côtoyant l'os pour descendre ensuite et s'enfoncer, en se divisant, dans les muscles de l'avant-bras. Si donc, en cet endroit, à la partie supérieure du bras, on établit une compression, l'artère est serrée contre l'os; son calibre s'efface, le sang ne passe plus; on peut s'en assurer en mettant le doigt sur le pouls (au poignet) qu'on suspend à volonté, en opérant cette compression.

Dans la plupart des cas même, elles ne devront pas dépouiller le membre atteint des vêtements qui le recouvrent, tout souillés qu'ils soient. S'il s'agit d'une fracture de l'avanl-bras ou du bras, on emploiera, après l'application de l'attelle brisée, un bandage fait avec un grand mouchoir, plié en fichu, dont les deux bouts extrêmes sont noués autour du cou. On forme ainsi une anse où le membre est appuyé et soutenu.