Annales des Mines (1883, série 8, volume 2, partie administrative) [Image 41]

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CIRCULAIRES.

État des médicaments gui doivent se trouver près des mines et usines éloignées d'une officine pharmaceutique. Acide phonique. Éther sulfurique.. Alcool camphré.

Gomme arabique. Tartre stibié. Noir animal. Bromure de potassium.

Huile d'amandes douces. Eaux de chaux. Baume du commandeur. Laudanum (Sydenham).

Toile vésicante de Le Perdriel. Magnésie calcinée. Sulfate de soude. Ipécacuana. Sous-nitrate de bismuth. Chlorate de potasse. Calomel. Kermès. Cognac. Alcool de menthe.

Perchlorure de fer liquide. Sous-acétate de plomb liquide. Teinture d'iode. Coton hygroscopique. Bandes. Ammoniaque liquide. Sparadrap. Cérat. Onguent mercuriel.

Fleurs pectorales. Fleurs de camomille. Feuilles de mélisse. Fleurs de tilleul. Sulfate de cuivre. Farine de lin. Sinapismes Rigollot. Ergotine.

Nitrate d'argent. Pastilles de potasse caustique. Créosote. Sulfate de quinine. Extrait thébaïque. Extrait de belladone.

Nous croyons devoir terminer ce rapport en résumant les principaux moyens qui doivent être conseillés en cas d'accidents dans les mine>. C'est là une sorte d'instruction populaire qu'il serait utile de répandre à un grand nombre d'exemplaires et d'afficher partout dans les galeries des mines, de telle façon que les ouvriers l'eussent toujours à leur disposition.

RÉSUMÉ

DES SECOURS A DONNER DANS LES CAS D'ACCIDENT DANS LES MINES.

SECOURS

AUX

ASPHYXIÉS.

L'asphyxie est toujours facile à reconnaître : il y [a cessation subite de la respiration, des battements du cœur, du mouvement et de toutes les fonctions sensitives. Le visage se gonfle et se marque de taches rougeâtres, les yeux deviennent saillants, les traits se décomposent et la face est souvent livide. Quelle que soit la cause de l'asphyxie, l'indication générale à suivre est de fournir l'oxygène qui manque. i° On soustraira l'asphyxié à l'action dos gaz délétères, on le transportera en plein air ou dans un lieu bien aéré. 2° On lui projettera avec force de l'eau froide sur la figure. 3° On placera sous le nez un flacon d'ammoniaque.

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CIRCULAIRES.

4° On déshabillera l'asphyxié et on lui fera rapidement quelques aspersions d'eau froide sur tout le corps. 5° Immédiatement après, on fera des frictions longtemps continuées, sur toute la surface du corps el notamment sous les clavicules. 6° L'asphyxié étant couché sur le dos, une personne, placée en avant de l'asphyxié et pour ainsi dire à cheval sur lui, élèvera et abaissera successivement ses bras. Il faut continuer longtemps, très longtemps, l'emploi de ces moyens, autant que possible jusqu'à l'arrivée du médecin. Souvent, dans des cas qui paraissaient désespérés, on a pu, à force de persévérance, ranimer des asphyxiés. On entend un léger soupir qui se renouvelle au bout de quelques minutes, et la respiration, ainsi que la circulation, reprennent leur cours. Aussitôt que le malade donne un premier signe de vie, on le place dans un lit chaud, on lui fait avaler quelques cuillerées d'eau mêlée avec de l'eau-devie ou du rhum, et on a soin d'aérer convenablement la chambre où il repose. SECOURS

AUX

NOYÉS.

On éloignera du patient les personnes inutiles, afin que l'air frais puisse lui arriver aussi largement que possible. On frictionnera à sec et rapidement les parties découvertes; enfin, on donnera avec la main ouverte deux claques vives et bien appliquées sur la région de l'estomac. Si ces premiers moyens ne réussissent pas, on pratiquera immédiatement la respiration artificielle : le patient sera d'abord tourné sur le ventre, on placera sous l'estomac un rouleau de vêtements bien serré et noué; lo front du malade sera posé sur l'avant-bras droit un peu replié, en inclinant sa tète de manière à tenir la bouche éloignée du sol. S'agenouillant alors avec les deux mains étendues, on pressera sur le dos du patient de tout son poids, à deux ou trois reprises dans l'espace d'une demiminute. Ces pressions ont pour but de faire sortir l'eau, les mucosités et autres matières accumulées dans la bouche, dans la gorge et dans l'estomac. On tournera ensuite le patient sur le dos, la face en haut. Le rouleau de vêtements sera placé sous les reins, de telle sorte qu'il fasse saillir les fausses côtes à un niveau un peu supérieur à celui de la bouche. On se mettra à genoux à cheval sur les hanches du patient, les coudes bien appuyés au corps; on appliquera les deux mains, les doigts étendus sur la base de la poitrine, et, saisissant ainsi la taille à la hauteur des fausses côtes, on exercera des pressions intermittentes, pesant de tout le poids du corps sur les mains, déprimant fortement les côtes, comme si l'on voulait faire évacuer vers la bouche tout ce qui est contenu dans la poitrine. Puis on se rejettera brusquement en arrière, dans la première position. Pendant ce temps, un assistant a relevé les deux bras du malade, les a allongés et maintenus à terre avec la main gauche; puis, avec la main droite, à l'aide d'un mouchoir sec, il saisit la pointe de la langue et la lire hors de la bouche. La langue ainsi retenue ne pourra plus, en retombanl en arrière, obstruer la gorge et empêcher le passage de l'air. DÉCRETS,

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